L’ambassadrice du Maroc en Allemagne, Zohour Alaoui, a été convoquée mardi au ministère des Affaires étrangères allemand pour tenter de dénouer les tensions diplomatiques entre les deux pays, a annoncé Berlin mercredi.
« Hier, nous avons invité l’ambassadrice du Maroc à une réunion urgente avec le secrétaire d’État au ministère des affaires étrangères pour clarifier les événements rapportés du Maroc », a indiqué lors d’une conférence de presse régulière à Berlin Christofer Burger, porte-parole du ministère des Affaires étrangères allemand.
« De notre point de vue, il n’y a pas de raison que les relations diplomatiques soient affectées. L’Allemagne et le Maroc collaborent étroitement depuis de nombreuses décennies, ce qui, à notre avis, est toujours dans l’intérêt des deux pays », a-t-il précisé.
« A cet égard, rien n’a changé dans la politique allemande à l’égard du Maroc », a ajouté M. Burger.
Il n’a cependant pas voulu confirmer le fait que Rabat ait décidé de suspendre ses relations diplomatiques avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc en raison de plusieurs différends, notamment sur la question du Sahara marocain.
Rabat a en effet décidé de « suspendre tout contact » avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc, en raison de « malentendus profonds » avec Berlin, a appris l’AFP lundi de sources diplomatiques marocaines.
Des médias marocains ont publié une lettre adressée lundi par le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita au chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani détaillant cette décision.
Tous les « départements ministériels (…) sont priés de suspendre tout contact, interaction ou action (…) aussi bien avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liés », indique ce courrier officiel.
Si rien n’a été officialisé de la part des deux pays, des points de frictions perdurent depuis plusieurs mois entre Rabat et Berlin.
Ces controverses comprennent la position de l’Allemagne sur le Sahara marocain, critique de la décision américaine de reconnaitre la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé, mais aussi la mise à l’écart de Rabat dans des négociations sur l’avenir de la Libye lors d’une conférence organisée à Berlin en janvier 2020, a expliqué lundi un haut responsable du ministère marocain des Affaires étrangères à l’AFP.
LNT avec Afp