Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a présidé une réunion du bureau politique du parti au pouvoir pour préparer son congrès début janvier, un événement relativement rare puisqu’il sera le premier en cinq ans, rapportent mercredi les médias officiels.
Ce Congrès du Parti des travailleurs de Corée, qui devrait permettre d’élaborer un nouveau plan politique et économique pour le pays, ne sera que le huitième de son histoire.
Il interviendra peu avant l’investiture du nouveau président américain Joe Biden le 20 janvier, et au moment où les négociations entre Pyongyang et Washington sur le dossier nucléaire sont dans l’impasse.
Le régime nord-coréen est sous pression financière en raison de l’impact de la pandémie, des sanctions internationales et des inondations de cet été.
Il a été décidé lors de la réunion du bureau politique, mardi, que le congrès aurait lieu en janvier, a annoncé l’agence officielle KCNA, sans toutefois donner de date précise.
L’agence ajoute que la réunion a été l’occasion de « discussions et d’études en profondeur d’une série de sujets importants » qui seront examinés au congrès.
La Corée du Nord est confrontée depuis longtemps à de graves problèmes de mauvaise gestion économique, et un précédent plan a été discrètement abandonné il y a quelques que mois. Une réunion du parti, en août, en avait conclu que les « objectifs d’amélioration de l’économie nationale souffraient de graves retards ».
En octobre, M. Kim a ordonné le lancement d’une campagne de 80 jours pour doper l’économie avant le congrès de janvier. Cela impliquait notamment des heures supplémentaires et de nouvelles tâches pour les travailleurs.
Une campagne semblable avait été lancée avant le septième congrès, qui s’était tenu en 2016. Un nouveau plan quinquennal avait alors été annoncé, débutant par une campagne de mobilisation des masses de 200 jours.
Les difficultés économiques du pays ont été aggravées par les sanctions imposées par la communauté internationale pour pousser Pyongyang à renoncer à ses programmes nucléaires et balistiques interdits, qui ont fait des progrès impressionnants depuis le début du règne de Kim Jong Un.
Les relations entre Washington et Pyongyang ont connu une remarquable détente en 2018, mais les discussions sur la dénucléarisation sont au point mort depuis le deuxième sommet entre M. Kim et le président américain Donald Trump, en février 2019 à Hanoï.
M. Biden a qualifié pendant sa campagne Kim Jong Un de « voyou », tandis que Pyongyang a traité le démocrate de « chien enragé » qu’il conviendrait de « battre à mort ».
En organisant un congrès avant l’investiture, M. Kim « pourrait chercher à anticiper plutôt qu’à réagir aux politiques du gouvernement Biden », a estimé Leif-Eric Easley, professeur à l’Université Ewha de Séoul.
Le congrès de 2016 fut le premier en 36 ans.
LNT avec Afp