Fouzi Lekjaa
Nous avons tous connu l’arrêt Bosman dans les années 2000, qui a changé la face du football et des transferts. Aujourd’hui nous allons analyser un arrêt, qui va changer la vie des sélections mondiales, des joueurs binationaux, du Maroc, et peut-être encore l’avenir de Munir…
Dans un premier temps, nous tenterons d’expliquer cette nouvelle loi.
Dans un second temps, nous verrons ce qu’elle pourra apporter au Maroc.
Et enfin, nous allons essayer de comprendre le dossier Munir El Haddadi, qui vient d’être rejeté par le TAS (mais ce n’est pas encore perdu, comme on dit chez nous, dans le jargon footballistique, «Baki la3b»…).
En quoi consiste l’arrêt Lekjaa ?
Cet arrêt initié par la Fédération Royale Marocaine de Football et son président Faouzi Lekjaa, a poussé la FIFA à voter en septembre 2020, un amendement permettant à tout joueur de changer de sélection nationale. Cette loi est possible sous 4 conditions :
- Jouer moins de 3 matchs avec sa première sélection.
- Avoir moins de 21 ans lors de ses 3 premières apparitions internationales
- Ne plus être appelé par cette même première sélection pendant au moins 3 ans.
- Ne pas avoir disputé une phase finale d’une Coupe du Monde ou d’une Coupe continentale avec cette même sélection ( CAN, Euro, Copa America…).
Concrètement, elle va bénéficier à tous les binationaux, qui ont fait de mauvais choix, ou des erreurs de jeunesse en choisissant une sélection ou une autre.
Les avantages pour le Maroc
Cette nouvelle loi a été faite sur mesure pour Munir El Haddadi, mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’elle va servir à tous les binationaux marocains, et dans le monde.
D’ailleurs, les premiers bénéficiaires de cet amendement ont été le Belgo-Marocain Samy Mmaee, qui a été titulaire en défense centrale contre le Sénégal, en octobre dernier ; et Ayman Barkok, le Germano-Marocain, qui a effectué une entrée en jeu remarquée, ponctuée par une passe décisive sur le but de Youssef En Nesyri. Un but qui nous a rappelé celui marqué contre la Côte d’Ivoire à la CAN 2019 en Egypte, par ce même En Nesyri.
Le Maroc a tout à gagner avec cette loi, pour les futurs joueurs, qui pourront rattraper leurs mauvais choix. Même si depuis le cas Munir, les jeunes binationaux réfléchiront à 2 fois avant de faire des erreurs de jeunesse.
Un joueur comme Anwar El Ghazi , d’Aston Villa, pourrait profiter de cette loi et porter le maillot rouge et vert.
Sur le terrain, lorsque Munir rejoindra les Lions de l’Atlas (oui, oui on y croit dur comme fer), ça sera un grand plus sportif.
En effet, l’équipe nationale du Maroc, pourra compter sur 4 Lions de l’Atlas au sein de l’effectif du FC Séville, un peu comme le Deportivo La Corogne des années 90 en mieux. En plus de Yassine Bounou, imaginez une attaque Idrissi/Munir/En Nesyri qui joue ensemble toute l’année la Liga & la Champions League. Des automatismes au plus haut niveau qui permettra à l’équipe nationale de s’appuyer sur ce trio de feu comme le noyau des Lions de l’Atlas. Espérons donc que Munir El Haddadi puisse enfin intégrer l’équipe nationale du Maroc… on fait confiance à la FIFA pour sa flexibilité…
Le dossier Munir
Rappelons les faits. Le 18 septembre dernier, lors de son 70 ème Congrès, la FIFA a donné son feu vert pour le changement de nationalité sportive.
Ensuite, la FIFA n’a pas validé le changement de nationalité de l’attaquant du FC Séville, alors que Munir a été convoqué au rassemblement des Lions de l’Atlas en Octobre dernier.
Pour contrecarrer cette décision, la Fédération Royale Marocaine de Football a décidé d’aller au TAS.
Enfin, le 06 Novembre, le TAS a rejeté l’appel de Munir et de la Fédération Royale Marocaine de Football, à savoir de ne pas autoriser Munir « à changer de fédération nationale ».
Mais selon nos sources, rien n’est encore joué. Il se pourrait que le TAS demande à la FIFA de changer cette loi. Cela permettra d’assouplir les règles, et de permettre à l’attaquant du FC Séville de rejoindre les Lions de l’Atlas.
Car il faut l’admettre, Munir est éligible, mais ça coince au niveau d’un petit détail et pas des moindres. Munir a joué avec la sélection espagnole des U21 alors qu’il avait 21 ans et 5 mois. Cette erreur vient de la Fédération Espagnole de Football et pas de la FRMF. Le Maroc a pour espoir de pousser la FIFA à revoir cette règle afin de l’assouplir.
Pour conclure, cet arrêt Lekjaa va permettre de changer l’avenir de plusieurs joueurs binationaux, qui regrettent leurs choix et leurs erreurs de jeunesse.
Il a permis aussi de prouver que le lobbynig du Maroc auprès des instances internationales était puissant et efficace.
Un énième tour de force de notre cher pays, qui changera à jamais l’avenir et le destin de joueurs au Maroc et dans le monde.
Nas