Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
La capitale économique inquiète. Cela fait maintenant plus d’un mois que le rythme d’apparition de nouveaux cas de contamination ne baisse pas. Malgré en effet une pléthore de mesures restrictives, la ville vit au rythme d’une grave recrudescence des contaminations. Sur les 2553 nouveaux cas d’infection au coronavirus enregistrés ce mardi 6 octobre, Casablanca a, elle seule, enregistré 1400 cas positifs. Ce jour-là, 17 cas de décès ont été enregistrés. Depuis l’apparition du Covid-19 en mars dernier, la région de Casablanca-Settat dénombre 651 décès cumulés. De là, on comprend qu’au fil des mois, la situation de la métropole devient de plus en plus difficile à maîtriser.
Il y a un mois, la Santé a fait ‘‘bénéficier’’ la ville de mesures substantielles dans le grand espoir de stopper l’hémorragie. La ville a été mise en quarantaine et des quartiers ont été complètement bloqués, mais cela n’a réduit en rien la hausse des cas de contamination. Les responsables de la Santé de la Région Casa-Settat ne cessent d’ailleurs de tirer la sonnette d’alarme. Du côté de la délégation de la Santé, on note entre 1000 et 1500 cas positifs/ jour, soit un taux de contamination avoisinant les 30% de positivité par test journalier. Sur la totalité des cas recensés quotidiennement, près de 5% nécessitent la réanimation ou des soins intensifs.
Mais que se passe-t-il à Casablanca pour que la Covid-19 s’y installe aussi confortablement ? Casablanca est une métropole vivante où la mobilité est très importante. C’est la ville la plus peuplée du Royaume, avec plus de 4 millions d’habitants. Un urbanisme dense. Une population habituée au laisser-aller. Une ville où le désordre et l’anarchie n’étonnent plus. Une ville où peu d’unités industrielles respectent les mesures sanitaires anti-virus… De quoi en déduire aisément que le virus peut circuler d’une manière assez confortable à Casablanca. De quoi en déduire surtout que sa maîtrise est loin d’être une affaire de quelques semaines ou mois. L’exemple des grandes capitales européennes en est certainement la preuve, des métropoles où la Covid-19 explose à une grande vitesse. Les autorités devraient certainement y penser, et anticiper en préparant un plan de riposte anti-virus propre à Casablanca. Encore une fois et on ne le dira pas assez, le gouvernement El Othmani ne cesse de démontrer son incapacité à gérer un contexte pandémique aussi ravageur, et minimiser ses dégâts. Car aujourd’hui, la logique est sans équivoque. Elle fait d’ailleurs l’unanimité, à savoir la cohabitation avec la Covid-19 avec le minimum de dégâts. Alors que l’on constate que c’est bel et bien le Gouvernement qui est derrière des décisions qui favorisent la contamination parmi la population…
Pour sauver l’économie dans un contexte pareil, il faut vraiment faire preuve d’audace politique et s’éloigner de ceux qui ne se soucient que de leurs intérêts. Le présentiel dans les écoles est une décision, certes parmi tant d’autres, qui ne manquera certainement pas d’aggraver la situation. Et on se permet de dire que c’est aux citoyens d’assumer sa responsabilité dans la protection contre la Covid-19 ! A noter que depuis la rentrée des classes, le 7 septembre, 260 cas de Covid-19 ont été enregistrés, auprès d’enseignants aussi bien que d’élèves, au niveau de la Région de Casa-Settat. Conformément au protocole sanitaire, un processus de dépistage de l’ensemble de la classe est initié à partir de trois élèves positifs par classe, dit-on auprès de la Santé à Casablanca, tout en précisant que si les enfants de moins de dix ans restent en général à l’abri de la contamination, les élèves plus âgés y sont susceptibles, car leur charge virale s’approche de celle des adultes. Et ce n’est pas tout, car le plus dangereux reste le fait que ces élèves pourraient se transformer en transporteurs éventuels de virus à leurs familles, dont les membres âgés de plus de 60 ans sont souvent les victimes. Tel est le constat de la délégation de la Santé de la Région Casa-Settat.
Hassan Zaatit