Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
A quelques jours seulement de l’échéance de l’Etat d’urgence sanitaire, ce lundi 10 août, notre pays vit au rythme d’une recrudescence inquiétante des cas positifs. En quatre jours, les chiffres ont totalisé pas moins de 3 000 nouveaux cas positifs. Aussi, au cours des dernières 24 heures, le Maroc a dépassé 1000 nouveaux cas. Ce nouveau bilan porte à 27.217 le nombre des contaminations depuis le premier cas signalé le 2 mars dernier. Le nombre de décès commence à inquiéter, soit entre 10 et 20 cas/jour. Pour les personnes se trouvant dans un état critique, 92 cas ont été admis dans les unités de réanimation et de soins intensifs (19 intubés). Ces cas sont répartis entre les régions de Casablanca-Settat (38 cas, dont 10 personnes intubées), Marrakech-Safi (22), Tétouan-Al Hoceima (26, dont une intubée), Fès-Meknès (12, dont 04 intubées), Rabat-Salé-Kénitra (08, dont 04 intubées) et Souss-Massa (02). A Casablanca, la capacité des hôpitaux aussi bien civils que de campagne a depuis quelques temps atteint plus de 80%. Idem pour les villes les plus peuplées du Royaume, notamment Fès, Marrakech ou encore Tanger. D’ailleurs, ces villes entières ont été isolées. Aussi et prenant en considération le nombre croissant des contaminations et des décès enregistrés ces derniers jours, il été décidé l’application, à partir de ce mercredi 05 août 2020 à 20h, d’une série de mesures préventives au niveau de Tanger-Assilah et Fès (Obligation de disposer d’une autorisation exceptionnelle pour se déplacer de et vers Tanger et Fès, interdiction de tous les rassemblements, fermeture des plages et des parcs publics, fermeture des salles de jeux, des salles de sport et des terrains de proximité, réduction de la capacité du transport public à 50%, fermetures d’accès aux quartiers résidentiels où s’est propagée la pandémie dans les villes de Tanger et Fès, fermeture à 20h des commerces de proximité, des grandes surfaces, des cafés et des restaurants, fermeture des souks de proximité à 16h…). Dans son communiqué, le gouvernement invite les citoyens au respect strict des différentes mesures préventives annoncées et à l’adhésion aux efforts nationaux visant à endiguer la propagation du nouveau coronavirus. Au menu aussi, il sera procédé à l’activation des procédures de surveillance rigoureuse à l’encontre de tout individu ayant enfreint les règlements en vigueur, notamment le port obligatoire du masque de protection et le respect de la distanciation physique dans les espaces publics.
Tout cela se passe à un moment où le relâchement bat son plein. Fatiguée, la population en marre de la Covid-19. Nombre de citoyens n’ont plus l’envie de se conformer aux mesures sanitaires prises pour limiter la propagation du virus. Sur le plan économique, la reprise des activités industrielles et de production n’a pas été sans dégâts. La relance sans respect des normes sanitaires et hygiéniques dans beaucoup d’unités de production a été coûteuse pour la Santé publique.
En attendant des jours meilleurs, le ministre de la Santé Aït Taleb prévient : « Les cas enregistrés ces derniers jours m’inquiètent beaucoup ». Autrement dit, le mois d’août s’annonce chaud, trop chaud même ! La bataille contre la Covid-19 sera une affaire de longue haleine. L’OMS ne cesse d’ailleurs de le rappeler.
Notre pays, qui a aujourd’hui du mal à maîtriser la situation, est sur le point de virer vers une deuxième vague. Au rythme d’aujourd’hui, une explosion incontrôlée des cas de contamination, est incontestablement le pire scénario à éviter. Le prolongement de l’Etat d’urgence sanitaire se veut dans le cas échéant justifié. Parallèlement, des décisions suspensives de liberté pourraient être prises à tout moment. Et vue l’augmentation des cas depuis quelques semaines, et si surtout cette tendance se maintient, cet août 2020 serait un moi de chez-soi… par excellence. Sinon, à chaque estivant de mesurer les risques d’un virus toujours aussi ravageur.
Hassan Zaatit