La Présidente Conseil national des droits de l'Homme, Amina Bouayach accorde un entretien à la MAP
L’État post Covid-19 ne doit plus se limiter à la régulation des services de base mais il doit aussi œuvrer à leur promotion et leur protection, a affirmé la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach.
« Il est nécessaire de revoir le rôle de l’État en matière de lutte contre la pauvreté pour qu’il passe de la régulation des services de base à leur promotion et leur protection », a relevé Mme Bouayach dans une déclaration à la MAP.
Elle a insisté sur la nécessité de se pencher après le déconfinement sur le traitement de la problématique de la pauvreté dans son ensemble plutôt que de se pencher uniquement sur la situation des catégories concernées par ce phénomène.
Mme Bouayach a, à cet égard, indiqué que le CNDH a fait le constat d’un ensemble de problématiques apparues lors de la période du confinement, citant notamment la situation des catégories vulnérables.
Elle a fait savoir que le CNDH a reçu un grand nombre de doléances relatives aux demandes de subvention accordées lors de cette période de confinement, plaidant pour la mise en place d’une stratégie globale de lutte contre la pauvreté.
Par ailleurs, Mme Bouayach s’est attardée sur un certain nombre de problématiques relevées par le CNDH lors de la période du confinement dont le procès à distance, soulignant « la nécessité de respecter les critères et les conditions d’un procès équitable, à travers la publication d’un arrêté fixant les mesures réglementaires, techniques et juridiques de ce procès, en vue de consacrer sa légitimité, et ce dans l’attente de la présentation d’un projet de loi le régissant, tout en incluant les mesures lié au procès à distance dans la procédure pénale ».
La présidente du CNDH a en outre évoqué la problématique liée au suivi numérique des personnes contaminées au coronavirus et les répercussions de ce suivi sur la vie privée des citoyens, assurant que le conseil continuera à s’intéresser à ce sujet même après le déconfinement.
Pour ce qui est de l’action du CNDH durant cette période exceptionnelle, Mme Bouayach a affirmé que le Conseil s’est penché sur tous les sujets se rapportant aux droits de l’Homme en cette période de confinement, citant, entre autres, les questions liées aux catégories vulnérables dont les enfants, les personnes en situation de handicap, les migrants, les déplacés et les femmes.
Le CNDH a également mené un suivi quotidien de la situation dans les prisons qui ont enregistré des cas de contamination au coronavirus à Ksar El Kébir, Tanger et Ouarzazate, a-t-elle dit, précisant que le Conseil s’est assuré de la stabilité de la situation épidémiologique dans ces prisons.
D’autre part, le mécanisme national de prévention de la torture a visité des centres de protection de l’enfance pour s’enquérir des mesures préventives contre cette pandémie, a-t-elle fait savoir.
Mme Bouayach a, d’autre part, fait état de la restriction de certains droits et libertés pendant la période du confinement, et ce à l’instar des autres pays, appelant à la préservation des acquis du Maroc en matière de droits de l’Homme.
LNT avec MAP