La crise liée au COVID-19 atteint tous les secteurs d’activité, et devrait avoir des effets dévastateurs sur le marché de l’emploi. Ce dernier est désormais un enjeu prioritaire pour la majeure partie des pays de la planète, pour faire face aux défis économiques et sociaux liés à la pandémie.
L’Afrique, où un million de jeunes arrivent chaque mois sur le marché́ du travail, mais seuls trois millions d’emplois sont créés chaque année dans le secteur formel, est la plus concerné compte tenu de ses faiblesses structurelles et sa très forte croissance démographique.
La Fondation Jobs for Africa, à travers son président, Jamal Belahrach, appelle à « l’urgence d’un changement de paradigmes » pour bâtir un nouveau modèle de croissance pérenne.
Dans un plaidoyer, la fondation détaille 20 propositions concrètes pour rétablir la confiance, bâtir un contrat social efficient et créer des emplois durablement.
S’appuyant sur toutes les ressources disponibles, auprès du HCP et d’autres organismes, pour tracer les voies devant permettre au Maroc de créer un nouveau cadre de progrès, Jobs for Africa a ainsi identifié plusieurs préalables à la sortie de crise.
Parmi eux, la modernisation du dialogue social afin qu’elle soit « l’outil principal de co-construction entre les parties prenantes, la compétitivité et l’emploi qui doivent être au cœur des échanges entre les entreprises et les partenaires sociaux, une administration plus agile, des politiques sectorielles plus cohérentes et législation du travail plus moderne », explique M. Belahrach.
Pour gagner en compétitivité et en pouvoir d’achat, mais aussi garantir une législation plus adaptée et une gouvernance plus efficace, Jobs for Africa propose un changement de paradigmes qui se traduit par des mesures fortes et inédites.
Ces 20 solutions comprennent entre également l’instauration d’un SMIG à 3.500 DH sans charges sociales, la mise en place d’une TVA sociale pour compenser cette exonération, la suppression du ministère de l’Emploi au profit d’une agence dédiée à l’employabilité, la création d’une e-Anapec et d’une agence d’orientation professionnelle 2.0 dès le collège, l’établissement d’un contrat de travail unique, ou encore un plan de formation volontariste à destination de tous les demandeurs d’emploi.
Un cadre de débat par le biais d’un hackathon social est aussi proposé par la fondation. Celui-ci réunira toutes les parties prenantes en vue de coconstruire une politique de l’emploi au cœur du dispositif de contrat social.
« Les enjeux post-crise que nous affrontons sont immenses. Ils nous obligent à sortir des dogmes et à imaginer des solutions nouvelles. Si nous voulons un nouveau modèle de croissance, nous ne pouvons plus faire l’économie d’un débat sans tabous, dans le cadre d’un dialogue totalement ouvert auquel doivent prendre part l’État, les entreprises, les partenaires sociaux, les collectivités et les citoyens eux-mêmes. Les mesures que nous proposons dans ce plaidoyer sont un premier pas pour poser les bases d’une nouvelle démarche économique et sociale », commente Jamal Belahrach.
A.L.