Alerte à une possible contamination pour des ouvrières d'une usine. Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
Le Maroc a franchi la barre des 3000 cas de Covid-19. L’apparition de foyers du virus dans certaines unités industrielles y est nul doute pour quelque chose. La situation devient ainsi alarmante dans la mesure où d’autres sites de production ont annoncé l’attention de reprendre progressivement leurs activités… comme si nous étions bel et bien sortis de l’auberge ! Les faits.
Il y a une semaine, à Casablanca, précisément dans une usine à Ain Sebaâ, plus de 110 ouvrières parmi les plus de 200 qui y travaillent, ont été contaminées, les tests les ayant déclarées porteuses du Covid-19. Depuis, leurs familles et leurs proches vivent la peur et l’angoisse de la contamination.
Il y a deux jours, la direction d’épidémiologie annonce que 31 cas ont été détectés dans une autre unité industrielle à Casablanca.
A Tanger, où la reprise des activités industrielles se fait en masse ces derniers temps, 15 cas ont été détectés dans une unité de production et 31 cas dans une autre. Les deux usines totalisent respectivement à ce jour 55 et 42 cas.
A Larache, 48 cas positifs ont été détectés dans une usine de conserve. Et à Oujda, une unité industrielle a connu la détection de 6 cas.
Une hausse qui explique, entre autres, la hausse des cas de contaminations observés ces derniers jours. En effet, les sites industriels sont transformés aujourd’hui en de véritables foyers de propagation. Un risque de plus dont le Maroc dans son combat contre le Covid-19 n’a certainement pas besoin.
Sur le terrain aussi, on constate aussi que certains secteurs ont commencé à se relâcher, notamment le BTP, en reprenant d’une manière ou d’une autre leurs activités, mettant ainsi en danger des vies humaines.
Pour le ministre de l’Emploi, le ministère du Commerce et de l’Industrie a énuméré une liste des secteurs autorisés à exercer pendant l’état de siège sanitaire. Cette liste est toujours valable avec le prolongement du délai de l’état de siège sanitaire, dit-il, notant que des efforts considérables sont déployés pour contrôler le respect des normes d’hygiène et de sécurité.
Et d’indiquer qu’à partir de cette semaine, une commission composée de l’autorité locale, de représentants des ministères de l’Emploi et du Commerce et de l’Industrie, d’éléments de la Sureté Nationale, la Gendarmerie Royale, les Forces Auxiliaires et la Protection Civile, mènera des visites d’inspection dans les unités de production en exercice, celles restées fermées ou encore celles voulant reprendre leurs activités.
Est-ce suffisant pour limiter le risque de propagation du Covid-19 dans ces sites de production qualifiés par la Santé de nouveaux foyers de contamination ?
La question mérite d’être posée, notamment à un moment où le relâchement commence à tenter les esprits et la relance des activités industrielles se fait d’une manière peu fair-play…pour ne pas dire égoïste !
Hassan Zaatit