Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
A Tétouan, l’Association Assaida Al Horra pour le soutien des femmes démunies, tire la sonnette d’alarme : à cause du Covid-19, beaucoup de femmes actives, particulièrement celles intervenant dans le secteur informel, se trouvent aujourd’hui dans l’incapacité de pourvoir à leurs besoins.
Et l’association de constater que, malgré l’importance des efforts déployés par la commission de veille économique en faveur des citoyens aujourd’hui en situation socio-économique difficile, beaucoup de femmes (les passeuses de marchandises de contrebande au poste frontalier de Ceuta, les vendeuses de pain, celles qui travaillent dans les Hammams, les divorcées, les veuves, les vendeuses ambulantes, les femmes de ménage…) vivent aujourd’hui des situations de pauvreté extrême. De plus, elles n’ont souvent pas pu accéder aux subventions étatiques.
A Casablanca, particulièrement dans les quartiers populaires du côté des Souikates, les autorités publiques trouvent du mal à faire appliquer l’état d’urgence sanitaire.
A Hay El Mohammadi, S’bata, Sidi Moumen, Ben M’sick… les populations exerçant des métiers à la sauvette, les gardiens de voitures, en plus des Moul El Khoudra et bien d’autres citoyens travaillant au jour le jour, commencent apparemment à ne plus supporter une situation qui leur prive de leur gain-pain quotidien.
Ici, on vous dit, et en présence d’ailleurs des autorités locales, qu’on veut bien appliquer la loi, mais qu’on a aussi besoin de vivre. Ces personnes disent aussi qu’elles n’ont pas bénéficié des aides du Fonds Spécial anti-Covid-19, qu’elles ont des enfants à faire nourrir et qu’à cause du confinement, elles n’arrivent pas à répondre à leurs besoins : « Si je ne travaille pas et que je reste à la maison, je ne sais pas ce que mes enfants vont manger ».
Du côté des autorités, les choses sont claires : en ces circonstances d’isolement sanitaire, la loi doit être appliquée à tous. Les caïds, tout en se voulant compréhensifs de la situation sociale de cette frange de la population marocaine, se trouvent dans l’obligation de forcer les citoyens à rentrer et rester chez eux.
C’est dire à quel point l’équation est difficile pour tous. Sensible et très délicate à résoudre. C’est dire aussi qu’il y a urgence d’agir. Le confinement risque d’être prolongé pour une durée pas encore connue. Les citoyens démunis ou encore ceux à revenus limités risquent d’atteindre leurs limites. Autrement dit, la solidarité doit passer à la vitesse supérieure, dans le grand espoir de maîtriser la situation et d’éviter le relâchement à un moment où le confinement reste la seule solution salvatrice contre un Covid-19 de plus en plus ravageur. En un mot, l’Etat est appelé aujourd’hui à se montrer plus solidaire que jamais et simplifier davantage les procédures d’aides aux Marocains nécessiteux. Ne serait-ce que le temps d’une pandémie.
Hassan Zaatit