Le bâtiment du New York Stock Exchange, à Wall Street, le 23 mars à New York © AFP/Archives Angela Weiss
La Bourse de New York a de nouveau terminé en forte baisse mercredi, anxieuse face à plusieurs nouvelles sur la propagation de la pandémie de coronavirus et ses conséquences économiques.
Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a cédé 4,44% pour finir à 20.943,51 points.
Il vient d’enregistrer son pire mois depuis 2008, en pleine crise financière, et son pire trimestre depuis 1987.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a reculé de 4,41%, à 7.360,58 points, et l’indice élargi S&P 500 a aussi baissé de 4,41%, à 2.470,50 points.
Les acteurs du marché ont « dû digérer plusieurs informations plutôt angoissantes sur le coronavirus », remarque Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.
Le président américain, Donald Trump, a, d’une part, dressé un sombre portrait des jours à venir, affirmant mardi soir que les deux prochaines semaines seraient « très, très douloureuses ».
La Maison Blanche a estimé que la maladie ferait entre 100.000 et 240.000 morts dans le pays si les restrictions actuelles étaient respectées.
La Chine a, d’autre part, publié mercredi pour la première fois le nombre de personnes actuellement positives au nouveau coronavirus mais asymptomatiques, c’est-à-dire n’ayant pas la toux et la fièvre caractéristiques du Covid-19. De quoi « renforcer les informations des renseignements américains selon lesquelles la Chine aurait largement sous-estimé les cas jusqu’à présent », souligne M. Volokhine.
Déjà dans le rouge en début de séance, les indices de Wall Street ont un peu plus piqué du nez quand le gouverneur de l’Etat de New York a annoncé que le pic des nouveaux cas dans l’Etat pourrait ne pas intervenir avant fin avril et quand celui de l’Etat de Floride a finalement ordonné le confinement général de ses 21 millions d’habitants.
« C’était un des derniers grands Etats à ne pas avoir imposé de mesures strictes de confinement, où l’économie continuait à fonctionner plus ou moins », remarque M. Volokhine.
La nature même de la situation actuelle est inédite dans la mesure où la récession n’est pas provoquée par une crise financière ou par un choc énergétique mais par les mesures de distanciation sociale forçant les gens à rester chez eux et les entreprises à fermer, relève pour sa part Art Hogan, de National Holdings.
Cette caractéristique permettra peut-être un rebond rapide, surtout si les mesures de soutien à l’économie des gouvernements et banques centrales sont mises en oeuvre rapidement et efficacement, estime l’expert.
Mais « tant que le nombre de nouveaux cas signalés n’atteindra pas un pic, comme c’est le cas en Chine et en Corée du Sud, nous resterons probablement dans un environnement de marché semblable à des montagnes russes », avance M. Hogan.
Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait encore et évoluait à 0,5988%, contre 0,6695% mardi à la clôture.
– Macy’s quitte le S&P 500 –
Du côté des valeurs, Xerox (-7,07%) a annoncé mardi soir avoir abandonné son offre de 36 milliards de dollars pour racheter le fabricant américain d’ordinateurs personnels et d’imprimantes HP (-14,52%).
La société gérant l’indice S&P 500 a par ailleurs annoncé que la chaîne de grands magasins Macy’s (-9,78%) allait être retirée de l’indice après la clôture vendredi dans la mesure où sa capitalisation n’est plus que de 1,5 milliard de dollars.
United Technologies (-3,14%) va disparaître en tant que tel de l’indice suite à sa fusion, qui doit être finalisée le 3 avril, avec Raytheon (-6,65%). Le S&P 500 va en revanche intégrer les deux filiales issues de la vaste réorganisation de United Technologies, Carrier et Otis.
Les majors pétrolières ExxonMobil et Chevron ont perdu respectivement 1,16% et 5,38%. Selon des sources proches du dossier, leurs patrons vont, avec d’autres dirigeants du secteur, rencontrer Donald Trump à la Maison Blanche vendredi pour discuter de l’état de l’industrie pétrolière, laminée actuellement par la chute des cours du baril.
LNT avec Afp