Les grands titres de la presse française, (Le Monde, Libé, etc.), ont largement couvert le manifeste lancé par les auteures et écrivaines Leïla Slimani et Sonia Terrab en réaction à l’arrestation, l’emprisonnement et le procès de Hajar Raissouni, de son compagnon et d’un médecin, sous l’accusation d’adultère et d’avortement clandestin.
Cette démarche, positive et salutaire a eu un grand écho en France, mais non au Maroc, ce qui a suscité la réaction étonnée de certains… On a ainsi reproché à la presse nationale son manque de réaction.
Ce reproche est déplacé et injuste parce que les auteures du Manifeste n’ont pas cru nécessaire de l’envoyer à l’ensemble des médias locaux. On en voudra pour preuve l’accueil médiatique national réservé à l’appel à la mobilisation lancé par deux acteurs connus du milieu associatif et de la presse, Ahmed Gayet et Narjis Regaye.
Il est bien évident que les titres marocains engagés pour la démocratie, la défense des droits humains, l’égalité des genres et autres combats émancipateurs n’auraient pas rechigné à publier et soutenir les initiatrices du manifeste, comme ils le font avec constance en chaque occasion.
C’est d’ailleurs la voie la plus sûre pour participer au combat libérateur de la Femme marocaine, « hic et nunc », sans tomber dans un certain parisianisme.
La Femme violentée, violée, battue, discriminée dans nos villes et nos campagnes, ne lit pas Le Monde et encore moins Libé !
Fahd Yata