À la suite de la publication du nouveau règlement général de la Bourse ce 22 août, la direction de la BVC a accueilli la presse mardi 10 septembre pour lui en présenter les principales nouveautés et avancées, élaborées dans le cadre de la feuille de route « ambition 2021 ».
Même si le marché des capitaux a connu de profondes mutations dans son fonctionnement depuis sa création, dont l’une des dernières a renforcé le rôle de l’AMMC, et a vu la création du Comité du marché des capitaux, l’évolution du marché depuis une dizaine d’année demandait l’élaboration d’un nouveau règlement, selon M. Karim Hajji, directeur général de la BVC.
Comme nous l’avons déjà expliqué dans nos pages, les principaux objectifs de ce nouveau règlement sont de rendre le marché des capitaux plus liquide, plus adaptable, et plus ouvert aux PME. Ce règlement va ainsi contribuer, de prime d’abord, à l’amélioration de la liquidité dont le manque constitue le « talon d’Achille » du marché des capitaux, a expliqué M. Hajji, précisant qu’il va « permettre, indirectement, l’amélioration de cette liquidité, au moins pour les nouvelles introductions en Bourse, puisqu’il instaure un minium de flottant qui varie entre 10% et 25% selon la taille de l’entreprise ». Il faut toutefois noter que bien évidemment, ceci n’est pas rétroactif, et ne concernera donc que les prochaines introductions, ce qui risque d’en limiter l’impact, vu leur (très) faible fréquence. Il permet également, a poursuivi M. Hajji, l’adaptation et la mise en adéquation de « notre règlement général avec les nouveaux produits et les besoins du marché, à travers un dispositif réglementaire qui permet la cotation des titres émis par les organismes de placements collectif, tels les organismes de placement collectif en immobilier (OPCI) et les ETF ».
Selon le directeur des opérations financières et marchés à l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) Nasser Seddiqi, la réforme de la BVC vise plusieurs objectifs, notamment créer de nouvelles opportunités d’investissements et de diversification des portefeuilles, favoriser l’intégration du marché marocain avec les marchés régionaux et internationaux, enrichir la palette des services offerts par la place casablancaise et améliorer les standards de certaines professions.
Ce nouveau règlement constitue, selon l’avis des experts présents à la conférence, de nouvelles bases pour la BVC, qui vont lui permettre dans les quelques années à venir de pouvoir transformer son fonctionnement, à travers une meilleure adaptabilité. En effet, alors que jusqu’à maintenant les textes législatifs contenaient tous les principes relatifs au fonctionnement de la BVC, dorénavant, tous les points techniques sont transférés dans son règlement général, ce qui permettra d’y apporter des changements de manière beaucoup plus rapide et efficace. « Les stratégies des différents acteurs sont convergentes et l’objectif est commun, ce qui devra donner, à terme, des bons résultats. Dans les deux ou trois prochaines années, le marché sera complétement différent », a ainsi estimé le président de l’association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB), Rachid Outariate.
Le marché des capitaux étant considéré comme un jalon essentiel du financement du développement national, on ne peut que souhaiter que ce nouveau règlement redynamise vraiment la BVC, dont le manque de liquidité est la raison principale ayant fait perdre au Maroc son statut de « marché émergent ».
SB