Si la confiance est importante en économie, les marchés financiers non seulement fluctuent en fonction de celle-ci, mais en anticipent les effets ! Et pour le marché financier, c’est un élément fondamental de tout genre de transactions.
A ces généralités, notre marché financier n’échappe pas ! En effet, si le marché financier marocain reste atone, ce n’est ni la faute de l’État, ni du régulateur, ni de ses opérateurs animateurs que sont les sociétés de bourse, mais du simple fait qu’il lui manque un ingrédient magique. Selon un banquier d’affaires de la place, : « Cet ingrédient est la matérialisation de la confiance que les Marocains ont dans les institutions et sur le long terme. Et d’après mon expérience de financier, il faut beaucoup de temps pour la construire. » La preuve est que les investisseurs en portefeuille ne vont pas très loin dans leurs placements sur notre marché. Ils restent méfiants et se comportent comme si le marché boursier était une zone offshore par rapport à son environnement. Car il fonctionne selon des règles trop strictes qui ne sont pas celles qui s’appliquent dans le reste du champ économique. Il s’agit de règles de transparence, de rigueur, de reddition des comptes, etc., et celles-ci ne sont pas perçues comme étant celles du reste de l’économie. Et, pour changer cela, il faut du temps !
Donner du temps au temps…
Le temps permettra une évolution démographique en faveur d’une jeunesse qui est connectée au monde et qui sera, volens, nolens, influencée par l’extérieur et importera les comportements, les exigences, les attentes issues de l’environnement mondial. De même que l’ouverture de l’économie marocaine nous confronte à de nouvelles règles inspirées de l’international, auquel le pays devra converger, même si cela doit se faire lentement.
C’est ainsi, que le Maroc, va évoluer, mais tout doucement parce qu’à chaque fois, il y a des réticences émanant des zones de confort. Par ailleurs, il faut appréhender la réalité qui veut que le microcosme des investisseurs, est trop petit. Ceux qui vont raisonner et agir pour animer un marché, qu’ils soient particuliers et institutionnels, ne sont pas assez nombreux, et cela rend impossible la construction le marché boursier qui compte à peine quelques centaines de personnes. D’ailleurs, comment construire un marché boursier sur le long terme et digne de ce nom avec si peu d’intervenants ?
De plus, notre marché boursier a besoin, pour fonctionner, de beaucoup plus de petits porteurs qui entrent dans le jeu et non dans une vision spéculative, pour une démarche à long terme. Or, nos petits porteurs sont venus à la bourse pour faire un coup et ils ne sont pas prêts pour le discours du long terme. Peut-être leurs enfants le seront-ils dans trente ans !
Certes, des investisseurs étrangers auraient pu investir à la bourse de Casablanca pour aider à son élargissement, mais ils ne l’ont pas fait de façon pérenne. Il faut dire que la réglementation du marché boursier se devait de se renforcer et l’indépendance de l’autorité du marché, une exigence internationale, est intervenue il y a deux ans uniquement. De nouveaux produits d’animation du marché vont bientôt sortir, de même qu’un nouveau règlement qui va doter la bourse de nouveaux compartiments, pour les PME, les devises, qui permettront d’élargir la cote, d’animer le marché et de le rendre plus attractif aux investisseurs, locaux et étrangers.