L’Agence Nationale des Ports lance une émission obligataire d’un montant d’un milliard de dirhams, laquelle se constitue de deux tranches pour satisfaire aux différentes demandes des investisseurs.
La tranche A, qui porte sur 300 Mdh est d’une durée de 10 ans. Son taux de rémunération est de 2,32%.
Déterminé en référence au taux de 52 semaines sur la base de la courbe du marché secondaire des Bons du Trésor, publiée par Bank Al-Maghrib, le 15 mai 2019, il est révisable annuellement.
Il est, par ailleurs, augmenté d’une prime de risque de 70 à 80 points de base pour un taux de 3,02% et 3,12%.
La seconde tranche, dite B, de 700 Mdh, est d’une durée de 15 ans, avec un taux fixe déterminé à partir de la courbe des taux de référence du marché secondaire des BDT, de maturité de 15 ans, publiée par BAM le 15 mai.
Il se caractérise par une modalité de remboursement linéaire à un taux constant de 3,01%, augmenté d’une prime de risque de 90 à 100 points de base soit un taux de rémunération de 3,91% et 4,01%
Pour l’ANP, les ressources tirées de cette émission obligataire permettront de financer le programme d’investissement en complément de l’autofinancement.
En effet, le nouveau programme d’investissement de l’ANP, 2019-2021, sera financé selon des quotités préservant les équilibres financiers de l’agence, soit 68 % par financement externe, ou 2,15 Milliards de dirhams et 32 % par autofinancement.
Rappelons que l’ANP, créée en 2006, était financée par l’État qui alimentait annuellement son capital ou fonds de dotation.
En 2018, l’État a versé une dotation de 127,1 MDH correspondant à la dernière tranche de sa contribution de dans le financement des projets d’investissement inscrits dans le programme Wessal Casablanca Port. Le montant prévu pour la contribution totale de l’État dans le projet Wessal Casablanca est de 1 050 Mdh.
Par ailleurs, lors de la session du Conseil d’Administration de l’Agence tenue le 06/07/2018, il a été décidé l’affectation des réserves de l’agence pour le renforcement de son capital qui atteint les 44 062 846 046 dirhams.
L’ANP axe essentiellement sa politique de financement sur la diversification des modes de financement, le mixage entre l’autofinancement et les financements externes, mettant à profit l’apport de leviers financiers et une gestion dynamique de la dette, profitant des évolutions favorables du marché financier, national et international, ainsi que le bas niveau des taux d’intérêt.
Partant de ces leviers, l’ANP arbitre entre les différents modes de financement en fonction de l’évolution du marché s’y rapportant, la nature de ses ressources financières, sa situation financière et la nature des investissements à financer.
Ainsi, et pour le cas spécifique de la présente émission obligataire, l’Agence compte tirer profit de la conjoncture actuelle du marché obligataire national caractérisée par d’importantes opportunités favorisant la levée de fonds.
Pour l’ANP, les objectifs de l’émission obligataire en question, en tant qu’Autorité portuaire, se rapportent à sa mission de veille sur la mise en place et la pérennité d’un dynamisme constant permettant de transformer les plates-formes portuaires en un noyau logistique performant et compétitif.
Cet objectif implique la mise en place par l’ANP de tout un programme visant le développement de l’outil portuaire et la promotion des places portuaires, la police, sûreté et sécurité dans les ports, la régulation du secteur portuaire, l’ouverture sur l’environnement pour la mise à niveau de l’écosystème portuaire.
Et donc, la mise en œuvre de tous ces leviers pour l’amélioration de la compétitivité portuaire nécessite la consolidation des capacités financières de l’Agence, lui permettant de poursuivre son action et d’inscrire ses choix en alignement avec les orientations fixées par le Gouvernement, particulièrement celles en rapport avec la stratégie de développement du secteur portuaire à l’horizon 2030.
Dans ce cadre, l’ANP projette de réaliser un programme d’investissement comportant d’importants projets pour la période 2019-2021, d’un montant de 3,1 milliards de Dhs TTC, et dont la réalisation demeure tributaire de la mobilisation en conséquence des financements à la fois internes et externes en optimisant son coût d’endettement en tirant profit de la baisse des taux.
Sur le plan financier, l’agence tient aussi à renforcer le haut de son bilan par un complément de la dette à long terme, tout en limitant son exposition au risque de change en renforçant sa quote-part de dettes en dirhams.
Ce qu’elle n’a aucun mal à réaliser sachant que pour les institutionnels destinataires, cette émission obligataire se classe dans la catégorie des « bons papiers », avec un risque zéro.
C’est pour cette raison que la période de souscription de l’émission actuelle d’un milliard de dirhams, prévue du 29 au 31 mai a de fortes chances d’être bouclée avec une journée d’avance.
Il faut savoir que l’ANP est l’un des rares établissements publics qui n’a pas besoin de la garantie de l’État pour lever des fonds, y compris à l’international grâce à la solidité de ses indicateurs financiers.
La bonne tenue de son chiffre d’affaires provient, d’une part, des droits de port pour le stationnement des navires et de ceux des marchandises.
D’autre part, il est tiré également des redevances d’autorisations ou de concessions basées sur l’activité des opérateurs, comme Marsa, JLEC, OCP, Safiec pour le port de Safi et AMM céréales.
L’ANP réalise les performances d’une entreprise de services et pour cause, son activité porte sur la promotion et le développement des infrastructures portuaires du Royaume.
L’ANP gère 34 ports du Royaume, à l’exception toutefois du port de Tanger Med qui ne fait pas partie du territoire de l’ANP.
C’est l’agence TMSA qui en a la charge. La holding, c’est-à-dire l’Agence Spéciale Tanger Méditerranée a créé TMPA, Tanger Med Port Autorité qui a les mêmes prérogatives que l’ANP dans l’enceinte portuaire en question.
Le développement des ports est l’expression même du commerce extérieur du Maroc.
Le Maroc est une presqu’île, son commerce passe à hauteur de 95% par les ports, qui sont de véritables « gateways (portillons) ».
Le Maroc a des ports d’envergure régionale et d’autres nationale.
Casablanca est le port économique par excellence, celui de Mohammedia était le pétrolier avant la fermeture de la Samir, Jorf est le premier port minéralier qui accompagne deux grands opérateurs, OCP et JlEC pour la partie énergétique et qui sera soutenu par le futur port de Safi.
Agadir est le port régional par excellence pour tout ce qui est agrumes, primeurs et pêche, quant à celui de Dakhla, en phase d’agrandissement, il permettra d’ouvrir grand les portes du Maroc vers l’Afrique…
Afifa Dassouli