Le Premier ministre indien Narendra Modi à la tribune pour un discours marquant sa victoire électorale le 23 mai 2019 à New Delhi. © AFP PRAKASH SINGH
Le Premier ministre indien Narendra Modi, qui a remporté haut la main les élections législatives de la démocratie la plus peuplée du monde, tenait vendredi des consultations pour préparer son deuxième mandat.
Le Bharatiya Janata Party (BJP) du dirigeant nationaliste hindou était crédité de 303 sièges à la chambre basse du Parlement, sur 542 en jeu lors d’un gigantesque vote étalé sur six semaines, selon les résultats quasi-définitifs du dépouillement.
Avec ce tour de force le BJP détient à nouveau la majorité absolue à lui seul, et pulvérise une nouvelle fois l’historique parti du Congrès, qui n’a remporté que 52 circonscriptions.
Le chef de gouvernement de 68 ans s’est entretenu vendredi matin avec les responsables de son parti. Il devrait tenir un conseil des ministres plus tard dans la journée puis remettre sa démission au Parlement, qui dissoudra formellement le Parlement sortant.
Jeudi soir, l’homme fort de l’Inde a été triomphalement accueilli par une pluie de pétales de roses et les vivats de ses partisans au siège du BJP à New Delhi.
Ces élections législatives « reflètent l’attachement du peuple à la démocratie. Le monde entier devra en prendre acte et reconnaître la force démocratique de l’Inde », a lancé ce fils d’un simple vendeur de thé du Gujarat (ouest de l’Inde) à ses supporters.
« Chaque moment de mon temps, chaque partie de mon corps, seront uniquement consacrés au peuple de ce pays », a déclaré Narendra Modi, dont le premier mandat à la tête de cette nation de 1,3 milliard d’habitants a été marqué par une crispation politico-religieuse et une polarisation de sa société.
Le Premier ministre a fait campagne sur un discours sécuritaire anxiogène et nationaliste, s’érigeant en protecteur du pays, lui permettant de passer sous silence son bilan économique mitigé.
La liste des défis qui l’attendent pour les cinq prochaines années est considérable. Il devra notamment s’attaquer à la faiblesse des créations d’emplois et accélérer le rythme de la croissance, situé en-dessous du potentiel et des besoins du géant d’Asie du Sud.
« La vraie question est est-ce que Modi pourra réaliser ses promesses économiques, par exemple en créant le grand nombre d’emplois requis ? », a déclaré Champa Patel, analyste du groupe de réflexion Chatham House.
Le parti du Congrès emmené par Rahul Gandhi, qui a longtemps dominé la politique indienne après l’indépendance en 1947, pansait lui ses plaies. Humiliation ultime: l’héritier Rahul Gandhi a perdu la circonscription familiale d’Amethi (Uttar Pradesh, nord), un bastion traditionnel des Nehru-Gandhi.
« La direction du Congrès a clairement échoué. Ils sont discrédités et en faillite », a déclaré à l’AFP Kanchan Gupta de l’Observer Research Foundation.
« Il est hallucinant que Rahul Gandhi n’ait pas encore démissionné », a estimé sur Twitter Ramachandra Guha, un historien de renom. « Le Congrès devrait se débarrasser de la Dynastie (Nehru-Gandhi) ».
LNT avec Afp