Un employé de DJI effectue une démonstration avec un drone au au CES de Las Vegas le janvier 2016 © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives ALEX WONG
Les Etats-Unis ont averti que les drones fabriqués en Chine pouvaient présenter des risques d’espionnage et donner à Pékin un « accès sans entrave » aux données de leurs utilisateurs, dans un contexte de rivalité technologique entre les deux puissances.
Selon la chaîne d’information CNN, le département américain de la Sécurité intérieure (DHS) a émis lundi une alerte pour signaler « le risque potentiel en matière de données » que faisaient peser les drones fabriqués en Chine.
La note ne nomme aucun fabricant mais 70% des drones civils de la planète sont produits par le chinois DJI.
Le gouvernement américain est « très préoccupé par les produits technologiques qui introduisent des données américaines sur le territoire d’un Etat autoritaire et permettent à ses services de renseignement d’accéder librement à ces données ou en abusent d’une autre manière », indique la note selon CNN.
Déjà engagés dans un bras de fer commercial, la Chine et les Etats-Unis se livrent également un combat pour la domination technologique.
Au nom de la sécurité nationale, l’administration Trump a interdit la semaine dernière aux entreprises américaines de vendre des équipements de pointe à Huawei, soupçonné d’espionnage au profit de Pékin.
Le fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, ancien ingénieur de l’armée chinoise, a plusieurs fois rejeté ces accusations.
Washington a semblé vouloir calmer le jeu lundi en décrétant un délai de 90 jours avant d’imposer ces sanctions.
« La sécurité est au coeur de tout ce que nous faisons », s’est défendu mardi DJI dans un communiqué.
« Notre technologie a été vérifiée de manière indépendante par le gouvernement américain et les principales entreprises » du pays, a ajouté le leader mondial des drones.
DJI a été fondé en 2006 à Shenzhen (sud de la Chine) par un jeune passionné de modélisme.
Il n’a aucun concurrent de poids côté américain, après le retrait de la firme californienne GoPro de ce marché. Cette domination n’est pas sans poser problème à Washington: en 2017, l’armée américaine a interdit l’utilisation des drones DJI pour raisons de sécurité.
LNT avec Afp