La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern lors d'une conférence de presse à Christchurch, le 28 mars 2019 © AFP/Archives Marty MELVILLE
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern demandera mercredi à Paris aux dirigeants politiques et patrons du numérique de s’unir pour mieux lutter contre la diffusion en ligne de contenus à caractère terroriste comme ce fut le cas lors du carnage de Christchurch.
La Nouvelle-Zélande demeure sous le choc du massacre le 15 mars de 51 fidèles musulmans dans deux mosquées de la grande ville du Sud par un extrémiste australien qui avait diffusé en direct la tuerie.
Mme Ardern doit lancer mercredi avec le président français Emmanuel Macron un « Appel de Christchurch » à l’occasion d’une rencontre internationale à Paris.
Dans une tribune publiée lundi par le New York Times, elle a rappelé que cette attaque correspondait à une « nouvelle tendance horrifiante: elle a été conçue pour être diffusée sur internet ». « Tout a été diffusé en direct (…) la portée de cette horrible vidéo a été stupéfiante ».
Elle a expliqué que Facebook avait retiré 1,5 million de copies dans les 24 heures qui ont suivi l’attaque. Néanmoins, elle-même fait partie de la multitude de personnes qui ont vu la vidéo quand elle s’est lancée automatiquement sur le fil d’actualité de son compte.
« (Nous) demandons à toutes les Nations et les entreprises privées de faire les changements nécessaires pour empêcher la diffusion de contenus terroristes sur internet, d’assurer leur retrait efficace et rapide et empêcher que le live-streaming ne serve à la diffusion d’attaques terroristes en cours », a déclaré Mme Ardern.
La réunion de mercredi à l’Elysée, à laquelle devraient participer des chefs d’Etat et de gouvernement, se tiendra à l’occasion de la deuxième édition de « Tech for good », qu’Emmanuel Macron avait initiée l’an dernier en invitant les grands noms de la technologie mondiale à discuter des contributions que la numérisation et l’informatisation peuvent apporter au bien commun.
Elle se déroulera à la veille de l’ouverture à Paris du salon international des start-up et de l’innovation Vivatech, qui a rassemblé 100.000 visiteurs l’an dernier.
Mme Ardern n’a cessé de réclamer aux plateformes numériques qu’elles retirent les contenus relevant de l’extrémisme violent. Elle a souligné fin mars que les solutions devaient être trouvées au niveau mondial car « ces plateformes sont internationales ».
« Il ne s’agit pas de saper ou de limiter la liberté d’expression », a-t-elle affirmé au New York Times. « Il s’agit de la façon dont ces entreprises opèrent. »
Dans un entretien au média néo-zélandais Newshub, elle a demandé des « résultats pratiques ».
« Il ne s’agit pas seulement de régulation gouvernementale, mais il faut aussi que les entreprises technologiques fassent preuve de responsabilité au sujet de leurs plateformes et des solutions technologiques », a-t-elle poursuivi, en expliquant que son pays se sentait investi depuis le 15 mars d’une responsabilité particulière. « C’est ce que nous préconiserons cette semaine à Paris. »
LNT avec Afp