Dans une note d’une analyse profonde, la DEPF du ministère de l’Economie et des Finances souligne que le secteur agricole a représenté près de 13,9% du total des valeurs ajoutées aux prix courants durant la période 2008-2017, 12,9% pour l’agriculture et 1% pour la pêche. Il employait plus de 4 millions de personnes en 2017, soit 38,7% de la population active occupée. Depuis son lancement, le PMV a enclenché une transformation structurelle du secteur agricole marocain, selon la dite note, pour qui cette stratégie est en passe de réussir le défi de renforcer la résilience de la valeur ajoutée agricole en renforçant le poids des filières à forte valeur ajoutée et en améliorant la productivité de la filière céréalière. Les réalisations ont été rendues possibles grâce à la réorientation du soutien public vers les productions agricoles à forte valeur ajoutée et parfaitement résilientes aux aléas climatiques. Le renforcement de l’appui public en faveur du secteur a concerné aussi bien l’investissement public que le soutien à l’investissement privé sous-forme de subventions. Ainsi, l’investissement public global au niveau du secteur agricole a plus que triplé sur la période 2008-2016, passant de près de 3,1 à 9,9 MMDH, soit un taux de croissance annuel moyen de près de 14,4%. La même évolution est observée au niveau de la composante « soutien à l’investissement privé » qui est passée de 1 à 3,3 MMDH sur la même période. Cette dynamique a permis au secteur agricole de réaliser une croissance soutenue et moins erratique de sa valeur ajoutée, avec un Taux de Croissance Annuel Moyen (TCAM) de 6% sur la période 2008-2017, attestant d’un bon comportement des différentes filières agricoles, notamment la filière céréalière dont les performances se situent au-dessus de la moyenne (près de 80 millions de quintaux). Les composantes de la production agricole hors céréales ont enregistré un rebond important, particulièrement l’élevage (le taux de réalisation en 2016 de l’objectif de 2020 a atteint respectivement 90% et 68% pour les viandes rouges et les viandes blanches) et l’arboriculture (le taux de réalisation de 70% et 57% respectivement pour les agrumes et l’olivier). Le caractère soutenu toutefois de la croissance du secteur agricole apparaît au niveau de la baisse marquée de l’écart-type de la Valeur Ajoutée Agricole (VAA) de près de 63,5% entre les deux périodes 1990-1999 et 2000-2017, induite notamment par un rétrécissement du poids de la céréaliculture dans la VAA. Parallèlement au processus de transformation structurelle de la VAA, les efforts déployés en matière de renforcement de l’inclusivité de la politique agricole nationale ont été poursuivis. Dans le cadre du déploiement du pilier 2 dédié à l’agriculture solidaire, 215 projets ont été réalisés avec un investissement de près de 2,1 MMDH sur un budget global avoisinant 15 MMDH. Au vu des acquis enregistrés et des perspectives qui se profilent, l’approfondissement de la transformation structurelle du secteur agricole et la concrétisation pleine et entière des ambitions du PMV rendraient nécessaire d’apporter des réponses appropriées à un certain nombre de défis de taille…
H.Z.