La réduction des coûts d’accès aux soins à travers la démocratisation de l’offre de santé et de médicaments de qualité constitue aujourd’hui un facteur de stabilité sociale, économique voire même politique, a indiqué, dimanche à Dakhla, le ministre de la Santé, Anas Doukkali.
Ainsi, le Royaume a mis en place le « Plan Santé 2025 » qui accorde une importance particulière au renforcement des programmes nationaux de santé et à la mise en place d’un modèle de développement global et intégré visant à satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens, a expliqué M. Doukkali , qui intervenait lors d’une conférence intergouvernementale organisée dans le cadre du 5ème Forum Crans Montana de Dakhla.
Grâce aux efforts déployés par le Maroc, 62% de la population marocaine dispose d’une Couverture Médicale de base (34% dans le cadre de l’AMO y compris les étudiants et 28% dans le cadre du RAMED), a-t-il précisé, ajoutant que pour atteindre 90% de la population couverte d’ici 2025, le ministère est actuellement en concertation avec les représentants des catégories socioprofessionnelles organisées et structurées pour la mise en œuvre de la loi 98-15 relative à l’AMO des travailleurs non-salariés et qui constituent environ 33% de la population.
D’autre part, et suite aux directives Royales d’asseoir une politique nationale humaine, intégrée et globale relative à la migration, le département et ses partenaires sectoriels, a proposé une offre de soins intégrant le même paquet de soins, pour les migrants en situation régulière (50 000 couverts à fin 2018), les réfugiés et les demandeurs d’asile, a noté le ministre.
Le Royaume a également lancé une politique pharmaceutique nationale, ambitionnant de garantir l’accès universel aux médicaments essentiels, ce qui a permis la baisse des prix de plus de 2500 médicaments avec suppression de la TVA sur les médicaments dont le Prix Public de Vente (PPV) dépasse 994 DH ainsi que la mise à jour de la liste des médicaments et dispositifs médicaux essentiels avec le renforcement des capacités .
M. Doukkali a également mis en avant les réalisations en matière de santé maternelle, néonatale et infantile, de sécurité sanitaire et de « santé numérique », à travers le recours au développement de Partenariats Public Privé.
De son côté, la ministre de la santé de Gambie, qui vient d’être nommée vice-présidente de la république, Isatou Touray, a indiqué que la promotion du secteur de la santé est un facteur clef pour le développement des pays africains.
Cinq ans après l’adoption de la résolution sur la Couverture sanitaire universelle, des efforts colossaux ont été menés pour améliorer l’accès aux soins de santé de qualité et accélérer le parachèvement des objectifs de cette convention, dans le cadre d’un développement humain, durable et intégré et en harmonie avec les Objectifs de développement humain (ODD).
Pour mener les réformes nécessaires dans ce sens, le gouvernement gambien à entamé des partenariats sectoriels et des programmes opérationnels qui visent à réduire les inégalités en termes d’accès aux soins de santé et relever les défis relatifs notamment à la santé maternelle et infantile , a-t-elle poursuivi.
Le vice-premier ministre de la Guinée équatoriale, Alfonso Nsue Mokuy, a, à son tour, relevé l’importance primordiale d’augmenter le PIB consacré au secteur de la santé dans les différents pays africains, ajoutant que la sécurité sanitaire doit s’ériger en tant que priorité des politiques publiques.
Il a déploré, dans ce sens que, selon l’OMS, la moitié des populations du monde n’a pas accès aux services sanitaires et plus de la moitié n’a pas les moyens nécessaires pour couvrir ses dépenses sanitaires, soulignant que l’accès aux soins médicaux, aux traitements et aux médicaments doit constituer un droit basique.
Instaurer les bases d’une couverture médicale universelle est à même de réduire les taux de pauvreté, notamment dans les pays africains, et de contribuer à la réalisation du développement durable, a fait observer M. Mokuy.
De leur côté, les ministres de santé de plusieurs pays africains, notamment du Liberia, du Cap-Vert, de Guatemala, de l’Ouganda et de Namibie, ainsi que des experts internationaux et acteurs associatifs, ont appelé à des approches innovatrices car les épidémies ayant ravagé des pays du sud ont démontré qu’ils n’étaient pas assez préparés pour ces situations de crise.
Pour faire face à ces problèmes qui guettent le développement économique de plusieurs pays notamment africains, ils ont plaidé pour des approches préventives et davantage de proximité des établissements de santé vis-à-vis des citoyens, en particulier ceux du milieu rural.
D’autre part, et en vue d’atteindre les objectifs de la résolution sur la Couverture sanitaire universelle, les responsables ont appelé à innover dans les stratégies et programmes , comme ceux de télé-santé et de e-santé, et à inclure les différents acteurs et partenaires du secteur.
Les travaux de cette session plénière ont été sanctionnés par l’adoption de la Déclaration de Dakhla qui se veut une feuille de route pour l’amélioration du secteur de la santé et de la coopération sud-sud dans ce domaine.
LNT avec Map