© Thomas SAMSON / AFP Depuis des années, la préfecture de police rejette systématiquement les demandes de défilés sur l'avenue. Mais les manifestations non déclarées compliquent la donne.
Annoncé comme « décisif», l’acte XVIII des « gilets jaunes », mouvement inédit de contestation sociale né sur les réseaux sociaux, a vite dégénéré à Paris, épicentre de la mobilisation, donnant lieu à des arrestations qui se chiffraient déjà par douzaine en milieu de journée.
Pour leur dix-huitième week-end de mobilisation qui coïncide avec la fin du « grand débat national » lancé par le gouvernement pour apporter des réponses à certaines de leurs revendications, les « gilets jaunes » semblent ne pas en découdre, envahissant à nouveau les rues de la France où ils espèrent un regain de mobilisation, alors que leur mouvement inédit semblaient s’essouffler ces dernières semaines.
A Paris considérée comme l’épicentre de la mobilisation, ils étaient nombreux à converger vers le centre ville dès les premières heures de samedi sous le regard attentif d’un important dispositif de sécurité, avant que la situation ne dégénère avec des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, pillages et saccages de magasins et de banques et incendies.
En milieu de journée, les interpellations se chiffraient déjà par dizaine. Selon le dernier bilan de la préfecture de police, 82 personnes ont été interpellées en marge de la manifestation. Le parquet de Paris précise, lui, que 30 personnes ont été placées en garde à vue.
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a fait état de la présence de 7.000 à 8.000 manifestants à Paris, dont 1.500 «ultra-violents». «Les ultraviolents sont là», a-t-il dit dans des déclarations rapportées par les médias, soulignant qu’il « il est temps d’arrêter les violences».
Par ailleurs, un important incendie s’est déclaré dans un immeuble près des Champs-Elysées, faisant 11 blessés légers, en marge de cette 18ème journée de mobilisation, selon les pompiers.
Le feu est parti d’une banque, au rez-de-chaussée, mise à feu par des manifestants. Le quartier a été bouclé et l’incendie maîtrisé peu avant 14H00.
Selon la préfecture de police de Paris, « la situation demeure extrêmement compliquée au niveau du bas des Champs-Élysées. De nombreux individus ont commis des dégradations et pillages dans le secteur ».
Cette nouvelle mobilisation des « gilets jaunes » intervient alors que la phase de consultation des Français dans le cadre du « grand débat », lancé par le gouvernement, vient de s’achever.
Selon les médias du pays, cette journée est annoncée comme décisive pour les «gilets jaunes» qui entendent lancer « un ultimatum » au gouvernement et montrer que le mouvement est loin de s’essouffler ».
LNT avec agences