Au cours de ces dernières années, le Maroc a réalisé des progrès substantiels qualitatifs et quantitatifs en matière de protection sociale, a souligné, vendredi à Rabat, le président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami.
Ainsi, 62% de la population marocaine et plus de 80% des salariés du secteur privé disposent aujourd’hui d’une couverture médicale de base, contre moins de 20% en 1999, s’est félicité M. Chami lors d’une journée d’information et de formation sous le thème « La protection sociale en Afrique ».
Quant au régime d’assistance médicale du Ramed, destiné aux plus démunis, il couvre plus de 11 millions de personnes, dont les étudiants, les migrants et bientôt les indépendants, a-t-il fait savoir, notant qu’en dépit de ces réalisations, la corrélation historique de la protection sociale au salariat formel conduit forcément à exclure de facto une large frange de la société.
Pour plus d’efficacité, il a appelé à une réforme du système de protection sociale qui doit reposer sur l’unification des systèmes de protection sociale pour en assurer la pérennité et le développement des mécanismes de solidarité et de minima sociaux pour les catégories les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et les soutiens de ménages sans emplois.
La protection sociale est un levier de la cohésion sociale, de par ses mécanismes, qui permettent aux individus de prendre en charge quand ils font face à des situation difficiles, a-t-il relevé, ajoutant que le choix de cette thématique, véritable cheval de bataille du CESE, témoigne d’une prise de conscience auprès des décideurs africains.
En effet, l’Afrique accuse un véritable retard en matière de protection sociale, avec seulement 10% de la population économiquement active en Afrique sub-saharienne qui est couverte par les régimes de sécurité sociale, la majorité étant des régimes de pensions de retraite, a-t-il déploré.
Si la moyenne des dépenses publiques consacrées à la protection sociale par rapport au PIB est évaluée à environ 5% pour l’Afrique, 7% pour l’Asie, 10% pour l’Amérique latine et 25% pour l’Europe, cette protection sociale ne saurait être que le fruit de l’histoire et des spécificités des pays africains et de leurs réalités économiques et sociales, a-t-il fait observer.
De son côté, le vice président du conseil économique, social et culturel de l’Union africaine pour la région du Nord (ECOSOCC-UA), Khalid Boudali, a indiqué que vu son expérience pionnière et son savoir-faire reconnu dans le domaine de la mutualité à travers ses actions sociales et solidaires et son rôle déterminent dans la facilitation de l’accès aux soins, le Maroc devra être un référentiel normatif universel.
La protection sociale figure au cœur des priorités de l’Agenda 63 de l’Union Africaine, a-t-il souligné, notant que l’ECOSOCC-UA accorde une importance particulière à cette question pour promouvoir le développement durable et inclusif du continent africain.
Il a, ainsi, mis en lumière les contributions de l’UAM et la MGPAP et leur engagement en faveur de la protection sociale pour garantir aux citoyens africains une vie décente et renforcer la résilience des jeunes et des femmes en particulier.
Cette rencontre permettra de formuler des recommandations à même de donner un nouvel élan et apportera une valeur ajoutée à la protection sociale, pour qu’elle occupe la place qui leur revient dans le cadre de la transition africaine, a-t-il conclu.
Initiée par l’UAM, en partenariat avec la MGPAP, cette journée permet de s’arrêter sur la réalité de la situation des systèmes de protection sociale et de mutualité en Afrique, qui restent souvent non accessibles à une grande majorité de la population et de réfléchir sur les moyens censés promouvoir les secteurs qui touchent directement le vécu du citoyen africain.
LNT avec MAP