Le ministre de la Défense américain Jim Mattis et le premier ministre japonais Shinzo Abe, à Tokyo, le 29 juin 2018 © POOL/AFP Toshifumi KITAMURA
Le ministre de la Défense américain, Jim Mattis, a promis vendredi à Tokyo le maintien d’une position de défense forte dans la région face à la Corée du Nord et redit l’importance de alliance entre les Etats-Unis et le Japon.
Répondant aux inquiétudes sur l’engagement des Américains envers leurs alliés, il a promis que Washington ne baisserait pas la garde, en dépit de l’annonce par le président Donald Trump de la fin des exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.
La décision de stopper ces manœuvres a été prise pour faciliter les négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord et « augmenter les chances d’aboutir à une solution pacifique pour la péninsule coréenne », mais sans affaiblir la position américaine en Asie pour autant, a insisté le chef du Pentagone.
« Nous maintenons une forte position défensive conjointe pour nous assurer que nos diplomates continuent de négocier avec une force indiscutable », a assuré M. Mattis, lors d’une conférence de presse avec son homologue japonais, Itsunori Onodera.
« Nous sommes actuellement engagés dans des pourparlers sans précédent avec la Corée du Nord, mais en ce moment dynamique, l’alliance de longue date entre le Japon et les Etats-Unis reste ferme », a aussi insisté le chef de la défense américaine, qualifiant ladite alliance de « pierre angulaire de la stabilité dans la région indo-Pacifique ».
« Notre engagement demeure indéfectible », a-t-il ajouté, précisant « avec M. Onodera, nous avons discuté de la possibilité d’accroître les aptitudes de l’alliance, de renforcer notre coopération et d’élever la sécurité dans la région ».
M. Onodera a pour sa part redit que ces exercices militaires entre Américains et Sud-Coréens étaient « importants pour la stabilité dans la région, y compris à l’avenir », tout en admettant que cette suspension puisse venir « soutenir les efforts diplomatiques » afin d’aboutir à une dénucléarisation de la Corée du Nord.
– Engagement « en béton » –
Tokyo a aussi insisté à maintes reprises auprès des dirigeants américains sur la nécessité d’aborder avec Pyongyang la question des Japonais kidnappés par la Corée du Nord dans les années 1970-80 et dont le pays reste sans nouvelles.
« C’est un problème humanitaire qui est toujours présent dans nos discussions », a dit M. Mattis vendredi, sans donner plus de détails sur ce sujet considéré par Tokyo comme étant l’absolue priorité.
Un vent d’inquiétudes a commencé à souffler en Asie du Nord-Est sur la façon dont Washington entend continuer de défendre ses alliés dans la région, depuis que Donald Trump se montre très avenant avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, notamment durant et après leur sommet de début juin à Singapour.
Le Japon se sent directement sous la menace de Pyongyang qui, avant d’engager des discussions avec la Corée du Sud et les Etats-Unis, avait promis de couler la nation insulaire et a tiré deux missiles au-dessus de l’archipel l’année dernière.
Tokyo et Séoul ont également laissé filtrer des craintes sur le risque que Washington ne parvienne à un accord avec la Corée du Nord pour supprimer la menace des missiles intercontinentaux (ICBM) nord-coréenns qui peuvent atteindre l’Amérique du Nord, tout en laissant le Japon et la Corée du Sud à la merci des modèles à courte portée.
La Corée du Sud comme le Japon ont passé des alliances de sécurité garanties par traité avec les Etats-Unis.
Tokyo était la dernière étape d’un voyage qui a également conduit M. Mattis à Séoul après la Chine.
Dans la capitale sud-coréenne, il avait déjà cherché à rassurer sur le fait que les Etats-Unis ne changeraient rien à leur présence en Corée du Sud.
« L’engagement des Etats-Unis envers la République de Corée est toujours en béton », ce qui signifie « le maintien des niveaux actuels des forces américaines sur la péninsule coréenne », avait déclaré M. Mattis à son homologue à Séoul.
A Pékin, le président chinois Xi Jinping a affirmé à M. Mattis que la Chine « n’abandonnera pas un pouce du territoire » laissé par les ancêtres, tout en assurant n’avoir aucune volonté expansionniste.
LNT avec Afp