Le Président-directeur général de Danone, Emmanuel Faber. Crédits : Ahmed Boussarhane
Visée par le boycott depuis le mois d’avril, la marque Centrale Danone a vu son chiffre d’affaires baisser au premier semestre 2018 de près de 20%, enregistrant un résultat net négatif d’environ -150 millions de dirhams.
Le Président-directeur général de Danone, Emmanuel Faber s’est rendu au Maroc, dans le but d' »écouter et comprendre » les raisons de boycott.
« Je suis marqué par le boycott dont fait l’objet notre marque au Maroc, mais je suis également interpellé par les préoccupations de la société marocaine. Ce boycott, j’en respecte le choix de ceux qui le font. Les consommateurs ont le droit de décider des marques auxquelles ils veulent faire confiance ou pas… et même si je regrette profondément ce choix, je le respecte », a déclaré le PDG lors de la conférence de presse organisée mardi 26 juin à Casablanca au sujet du boycott de la marque par les Marocains.
Durant sa présence au Maroc, Emmanuel Faber a rencontré les équipes de Centrale Danone, des représentants des travailleurs, des épiciers, des producteurs de lait, des mamans consommatrices, des jeunes et des blogueurs. « Je suis admiratif de l’engagement des personnes que j’ai rencontré », a déclaré le PDG de Danone, et d’ajouter : « Ce que je retiens de mes rencontres, c’est que le que la société marocaine est traversée par les mêmes tensions que celles que nous rencontrons dans le monde entier autour de l’alimentation avec les mêmes attentes : l’accessibilité du prix, la qualité, et la transparence. »
Pour répondre aux attentes du consommateur marocain, Emmanuel Faber propose un nouveau modèle afin de rendre le lait frais pasteurisé plus accessible pour les familles marocaines. Ce modèle repose sur 3 engagements :
1- Ne plus faire de profit sur le lait frais pasteurisé et travailler à prix coûtant
2- Continuer à offrir un lait aux meilleurs standards de qualité. « Le lait Centrale restera un lait naturel marocain issu d’élevages marocains sans antibiotiques et sans conservateurs », a précisé le PDG de Danone.
3- Trouver le bon modèle pour garantir un « juste prix ». « Un prix à la portée de tous les ménages et qui soit équitable pour tous, y compris les éleveurs », explique M. Faber.
Les travaux qui étudient la viabilité économique de cette proposition ont démarré, et l’entreprise espère recevoir un accueil favorable auprès des concernés.
« Nous espérons que les orientations que nous avons indiquées aujourd’hui pourront jeter les bases d’une nouvelle relation autour de la marque Centrale. Il est de notre responsabilité d’être à l’écoute et d’entendre l’appel de la société marocaine car la question de l’équité et de la transparence sont des valeurs que Danone partage avec celle-ci », a conclu M. Faber.
A. Loudni