La liste « Fidélité et responsabilité » en lice dans le cadre de l’élection du Conseil national de la presse, prévue vendredi, a décidé de boycotter cette élection et a demandé son retrait de tous les bureaux de vote.
Dans une lettre adressée au président de la commission de supervision, M. Abdessamad Bencherif, tête de liste « Fidélité et responsabilité », a indiqué que « suite à notre décision de boycotter l’élection du Conseil national de la presse prévue le vendredi 22 juin 2018, nous avons le regret de vous demander le retrait de notre liste de tous les bureaux de vote, et ce en réponse à la volonté des journalistes travaillant dans les différents établissements médiatiques publics et privés avec qui nous avons communiqué dans les différentes villes du Royaume lors de la campagne électorale ».
Selon ces journalistes, les résultats des élections sont décidés à l’avance à cause du « mode non-démocratique du scrutin de liste fermée », la non-vérification du collège électoral et l’exclusion de plusieurs journalistes en exigeant la carte professionnelle de l’année 2017, alors que l’élection se déroule en 2018, a-t-il précisé.
M. Bencherif a déploré également dans ce cadre l’absence d’égalité des chances entre les listes en compétition dans ce scrutin, soulignant que cette décision de boycott est en harmonie avec « nos positions exprimées clairement à l’égard du processus ayant accompagné les préparatifs de cette échéance ».
Les journalistes de la MAP ayant interjeté recours appellent au boycott
Les journalistes de l’Agence Maghreb Arabe Presse ayant déposé plainte en référé auprès du tribunal administratif de Rabat afin d’invalider l’opération d’élection des membres du Conseil national de la presse ont appelé au boycott de ces élections ‘’qui privent une partie non négligeable du corps journalistique d’exprimer sa voix’’.
Dans un communiqué adressé à l’opinion publique, ces journalistes ont exprimé leur profond regret suite à la décision rendue par le tribunal qui s’est déclaré incompétent.
Ces mêmes journalistes ont rappelé avoir introduit un recours en référé auprès du tribunal administratif de Rabat en vue de corriger certains dysfonctionnements entachant la préparation de cette échéance nationale. Toutefois, ce tribunal s’est déclaré incompétent, en avançant que la présidence du tribunal administratif de Rabat n’a pas la compétence pour suspendre une opération qui se déroule sur l’ensemble du territoire national.
La même source précise que ce recours est justifié essentiellement par l’injustice faite à un grand nombre de journalistes de l’Agence privés de leur droit de participer à cette opération, ce qui est de nature à déboucher sur l’élection d’un Conseil non représentatif de l’ensemble du corps journalistique national, outre les irrégularités qu’a connues l’opération de préparation portant notamment sur l’adoption de la carte de presse professionnelle de 2017 pour participer au scrutin, excluant ainsi les journalistes détenteurs de la carte de presse de 2018 de toute participation ou candidature, sachant qu’un nombre important de ces derniers dispose de plus de vingt ans d’ancienneté, dont une partie passée à l’étranger comme correspondants de l’Agence.
Le recours s’est basé également sur les irrégularités flagrantes dans la composition de la commission de supervision, dont certains membres n’ont pas respecté l’impartialité requise et ce en se portant candidats pour le Conseil, dans une violation évidente des dispositions juridiques, déontologiques et professionnelles, poursuit le communiqué.
Par ailleurs, l’adoption d’un mode de scrutin dont les résultats sont connus à l’avance, à travers le mode scrutin dit de liste fermée, constitue une confiscation du droit des journalistes de choisir librement leurs représentants au sein du Conseil national de la Presse, sachant que ce mode de scrutin n’est plus en vigueur sauf dans de rares cas d’expériences électorales comparées, souligne le communiqué.
De même, ajoute la même source, la participation du Syndicat de la presse aux travaux de la commission de supervision est contraire à la loi et à la réalité, puisque la loi stipule la présence du syndicat le plus représentatif, une disposition qui ne s’applique pas au syndicat concerné qui n’est en aucun cas considéré comme le plus représentatif conformément aux dispositions définies à l’article 425 du Code du travail.
‘’En raison de l’ensemble de ces irrégularités, nous appelons l’ensemble des journalistes et collègues à la MAP et dans d’autres supports médiatiques à boycotter ces élections pour ne pas valider un processus non conforme’’, souligne le communiqué.
La même source rappelle enfin que deux listes parmi les trois en lice ont annoncé leur décision de boycotter ces élections et demandé officiellement le retrait de leurs candidatures de l’ensemble des bureaux de vote, en réponse à la volonté exprimée par de nombreux journalistes, estimant que ‘’les résultats de ces élections sont connus à l’avance en raison du mécanisme non démocratique qui a adopté le scrutin de liste fermée’’.
LNT avec Map