L’espace Artorium de la Fondation TGCC abrite durant le mois du ramadan une série de conférences dédiées à la spiritualité, la mystique, le soufisme et les traditions marocaines à l’épreuve de la modernité.
Après une première conférence intitulée : «Regards féminins sur le sacré», la Fondation TGCC, présidée par Meryem Bouzoubaa, a enchaîné avec une deuxième rencontre animée par Abdelhak Najib et Mounir Serhani, avec des intervenants de grande qualité autour de Malika Ratnane, Ahmed Boulane, Mohamed Kohen et Ayoub El Aiassi. Cette soirée a vu la participation de plusieurs figures des arts et de la culture au Maroc: Nour Eddine Lakhmari, Abdelhai Laraki, Karim Saidi, Faty El Jouhari, Meriem Khalil El Kaghat, Nadia Messari, Amina Masanaoui, Mostapha El Haddaoui, Mounat Cherrat, Abderrahmane Ouardane, Aziz Tazi, Soukeina Hachem, Fadila Kanouni et d’autres visages qui ont tous apporté leurs éclairages sur la thématique du soir dédiée au soufisme, à la mystique et aux valeurs humaines au Maroc, à l’épreuve de la modernité. Le débat a mis en exergue l’importance de la spiritualité dans un monde moderne déshumanisé et en proie à une forte crise des valeurs. Les participants ont tous insisté sur la cohésion de la société et surtout son rapport au sacré et à la sacralité dans une modernité qui prend parfois des tournures complexes allant de l’ignorance des préceptes religieux aux interprétations et aux injustices les plus archaïques et rétrogrades.
Abdelhak Najib, écrivain journaliste et animateur-télé, qui a dirigé cette rencontre, a saisi cette occasion pour rappeler que la spiritualité revêt aujourd’hui plusieurs formes et que l’important dans un monde à la dérive est de rester au plus près de soi, dans un élan humain axé sur l’ouverture, le partage, le sens du don de soi pour apporter plus de lumière dans une vie souvent froide où chacun campe sur ses principes en faisant parfois fi de ceux des autres. « On ne peut vivre dans un monde sans spiritualité. L’homme a besoin de trouver un épicentre et celui-ci réside à l’intérieur de soi. C’est ce chemin qui reste à parcourir et qui est parfois infini: celui qui mène l’homme vers lui-même. C’est cette distance qui ne cherche aucune destination qui demeure la clef pour garder des attaches solides avec le monde dans ce qu’il a de beau, de noble, d’éternel ».
Nour Eddine Lakhmari, le réalisateur de la trilogie casablancaise, Casanegra, Zero et Burn Out, a mis l’accent sur la liberté de chacun et la force de la création dans les Arts pour créer des ponts entre les uns et les autres. Ahmed Boulane, à qui l’on doit, entre autres, Voyage dans le passé, Ali, Rabia et les autres ou encore Les anges de Satan, a préféré raconter son parcours personnel pour exprimer une forme de spiritualité très personnelle axée sur le dépassement de soi. Il a rappelé que chaque parcours est un combat et que c’est là une forme de mysticisme qui va au fond de l’être pour en extraire ce qui nous différencie chacun de l’autre. Et c’est justement dans cette différence que la richesse humaine réside.
Un point de vue partagé par Ayoub El Aiassi, le réalisateur du film le Malentendu, tiré d’Albert Camus, qui a souligné que l’art est le domaine de la spiritualité par excellence et que chaque crée »action, chaque projet ne peut aboutir que si il est animé par cette force intérieur qui équilibre l’individu et le pousse dans ses derniers retranchements pour accoucher du beau, du vrai, du pérenne.
LNT avec CdP