M. Moulay Hafid Elalamy. Crédits : Ahmed Boussarhane/LNT
La 6ème édition de la Conférence sur la technologie, l’innovation et la société « CyFy Africa 2018 », qui se tient du 10 au 12 mai à Tanger, ambitionne de faire de la transformation numérique des économies marocaine et africaine un levier actif de développement et de progrès, a affirmé, jeudi soir, le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy.
« La CyFy Africa participe cette année à essaimer la culture du digital pour mieux en appréhender les enjeux et à faire de la transformation numérique des économies marocaine et africaine un levier actif de développement et de progrès », a précisé M. Elalamy, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à la veille de l’ouverture de cette grand-messe.
Placée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette manifestation, organisée par le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’Economie numérique, en partenariat avec la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et le centre d’études et de recherches « ORF » (Inde), constitue une opportunité pour les acteurs de technologies d’information locaux de bénéficier de l’expérience et du savoir-faire des experts internationaux, et une opportunité pour renforcer le positionnement du Maroc en tant que plateforme numérique à l’échelle du Continent, a-t-il poursuivi.
Et de souligner que cette rencontre sera également une opportunité pour se rapprocher davantage de l’expérience indienne dans le domaine des nouvelles technologies et déboucher sur des recommandations devant servir à l’établissement d’une feuille de route visant à renforcer le développement du domaine digital en Afrique et partant promouvoir les transformations socio-économiques qui y s’opèrent.
Dans ce cadre, le ministre a souligné que la stratégie Maroc digital offre une réelle opportunité d’assurer une émergence digitale réussie, et vient consolider les acquis et amorcer en même temps une nouvelle dynamique de transformation du secteur de l’économie numérique et de ses acteurs, relevant que les objectifs qu’elle s’assigne sont des exigences incontournables dans la marche du Royaume vers le développement, pour un positionnement renforcé comme hub numérique régional et un écosystème numérique amélioré.
Pour sa part, le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Ilyas El Omari, a assuré que cet événement intervient alors que le monde entier assiste à la véritable révolution technologique que connaît le continent africain, qui est devenu, au fil des années et à travers l’innovation et la recherche continue, un levier de développement et de création d’emplois, notant que le progrès technologique accéléré en Afrique a conduit de nombreuses sociétés mondiales à renforcer leurs investissements dans le continent, surtout que le marché des technologies d’information constitue un segment porteur de croissance.
Le choix de Tanger pour abriter cet important événement vient en reconnaissance tant de la symbolique culturelle et civilisationnelle de la ville, véritable porte d’accès à l’Afrique, que de la place qui lui revient en tant que pôle économique et technologique en Afrique et au monde entier, a-t-il expliqué, notant que cette rencontre s’assigne pour objectif de débattre du transfert de l’innovation de l’Afrique aux autres pays en développement, d’exposer les mécanismes de création d’une société numérique dans le continent et de renforcer l’intégration financière et sociale.
De son côté, le président de la Fondation indienne de recherche sur les observateurs, Sunjoy Joshi, a souligné l’importance de cette conférence qui constitue une occasion pour débattre des questions liées à l’innovation technologique, la décentralisation de l’information, la cyber-sécurité et à la transformation digitale de l’Afrique, ainsi que saisir les opportunités liées à la révolution technologique.
Quant au président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss El Yazami, il a mis en avant les axes stratégiques qui seront débattus lors de cette grand messe, en particulier l’impact de la révolution technologique sur le processus électif, la vie publique et la citoyenneté, la mobilisation pour faire face à la violation des droits de l’Homme, l’égalité hommes/femmes, la lutte contre l’extrémisme et les discours violents, ainsi que la relation entre la liberté d’expression et la responsabilité.
Pour le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, il existe une forte corrélation entre l’évolution technologique et le sport, en particulier le football, notant que la candidature du Maroc pour abriter la coupe du monde 2026 est un droit et un rêve, dont le continent africain aspire à réaliser.
Il a, dans ce sens, mis en avant les valeurs nobles véhiculées par cette pratique sportive, qui contribue à construire les ponts civilisationnels entre les nations et à promouvoir les valeurs de tolérance et de coexistence, notant que le Maroc regorge toutes les infrastructures sportives et touristiques nécessaires pour abriter cette manifestation d’envergure.
Selon un document dévoilé à cette occasion, le Maroc occupe la première position du top 10 des puissances technologiques en Afrique, en s’adjugeant 45% des exportations technologiques de la région du Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA), avec un taux de croissance composé du secteur technologique de 10% durant les cinq dernières années, devant l’Egypte (9%), alors que les Emirats arabes unis s’accaparent la part de lion en termes des indicateurs de technologie financière, d’efficacité du cadre juridique et des législations en vigueur au niveau du Moyen Orient.
Ce congrès de trois jours connait la participation de personnalités issues de l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et de l’Asie, qui auront à débattre de plusieurs thématiques, dont les efforts en cours en matière d’intégration technologique de l’Afrique, les besoins présents et futurs du continent en la matière et l’impact de ces technologies sur les sociétés et les craintes que suscitent leur utilisation massive.
Les axes de débats tourneront ainsi autour de « l’intégration numérique », « la cyber-sécurité », « l’innovation technologique » et « le e-commerce et e-business », avec un focus particulier qui sera mis sur la transformation digitale du continent africain.
LNT avec Map