M. Mamadou Sangafowa Coulibaly s'exprimant à l'ouverture des 10-èmes Assises de l'agriculture à Meknès
Les participants à une table-ronde d’experts de haut niveau sur la thématique « Innover pour la jeunesse: solutions durables pour l’agriculture », organisée dans le cadre des 10èmes Assises de l’agriculture, ont souligné, lundi à Meknès, que l’avenir du secteur agricole en Afrique est tributaire de la formation des jeunes africains dans tous les domaines agricoles.
A cet égard, le Directeur Afrique de l’International Food Policy Research Institute à Dakar, Ousmane Badiane, a affirmé que l’agriculture constitue « l’or vert » de l’avenir pour le continent, appelant à développer sa compétitivité en vue de répondre aux besoins locaux et internationaux en produits agricoles.
Le meilleur moyen de développer l’agriculture africaine est d’investir dans la jeunesse africaine en la formant et en améliorant ses compétences dans le domaine agricole, tout en mettant à sa disposition l’infrastructure nécessaire pour atteindre cet objectif, a soutenu M. Badiane.
De son côté, le directeur exécutif de Syngenta Foundation For Sustainable Agriculture à Bâle, Simon Winter, a donné un aperçu du travail de son organisation qui a lancé des initiatives pionnières dans le domaine agricole en Asie, notamment en Inde, considérant que cette expérience pourrait être dupliquée en Afrique.
M. Winter a fait savoir que son organisation essaie de développer l’agriculture en Inde à travers l’appui et l’accompagnement des agriculteurs propriétaires de petits terrains, leur permettant d’améliorer leur productivité et leur récolte en les approvisionnant en graines de qualité supérieure.
L’organisation Syngenta agit également en faveur de l’intégration des jeunes dans le secteur agricole en leur fournissant les formations nécessaires et en leur facilitant l’accès aux crédits, faisant d’eux des entrepreneurs à part entière, a précisé M. Winter.
En ce sens, il a plaidé en faveur des partenariats public-privé et la formation des jeunes comme levier favorisant la réalisation des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. De son côté, Zakaria Kadiri, chercheur à la faculté des Lettres et des Sciences humaines d’Ain Chok-Casablanca, a indiqué qu’il existe plusieurs catégories de jeunes ruraux qui ont en commun la volonté et l’ambition d’immigrer, soulignant la nécessité d’assurer à ces jeunes les bonnes conditions pour se stabiliser dans leur région et contribuer au développement de l’agriculture. Il a en outre relevé la forte présence féminine à tous les niveaux, notamment dans les grandes et petites fermes, ainsi que dans l’ensemble des activités agricoles, ce qui rend nécessaire la prise en considération de cette réalité dans la mise en place de toute politique agricole future. M. Kadiri a, par ailleurs, mis l’accent sur les défis auxquels font face les jeunes qui souhaitent s’engager dans le secteur agricole, citant l’accès aux formations et la difficulté d’acquérir une terre agricole. Cette table ronde a été également marquée par la participation d’une jeune femme entrepreneur de Dakhla, Houda Boulehit, qui a présenté son expérience dans la création et la gestion, avec l’aide d’un groupe de jeunes, d’une ferme agricole de 150 ha. Grâce à l’accompagnement du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, ainsi que des autorités locales, dans le cadre du Plan Maroc Vert, cette ferme a produit 2.500 tonnes de primeurs, signé un contrat de commercialisation avec une entreprise nationale experte dans le domaine et inséré les jeunes dans le tissu socio-économique de la région. Tenue sous le thème « la jeunesse, principal moteur et bénéficiaire de développement agricole », cette 10è édition des Assises nationales de l’Agriculture coïncide avec le 10è anniversaire du PMV, pour faire du secteur agricole l’un des principaux facteurs de création de la richesse nationale, ainsi que de développement socio-économique du Royaume.
Ces Assisses visent à rappeler l’urgente nécessité d’intéresser et d’intégrer la jeunesse au développement agricole, reconnaître le rôle que peut jouer une jeunesse « digitale native » en vue d’accélérer le développement agricole et améliorer sa productivité.
LNT avec MAP