La Fondation Aicha, en partenariat avec l’Institut français de Meknès organise la 17e édition du FICAM (Festival international de Cinéma d’Animation de Meknès) du 16 au 21 mars.
« Depuis 15 ans nous avons mis en place, avec nos partenaires, tous les moyens nécessaires pour faire du FICAM un moment d’exception et un rendez-vous important de la scène internationale », a déclaré M. Mardochée Devico, Président de la Fondation Aïcha.
« Cette année, le FICAM rend hommage aux femmes dans le cinéma d’animation mais aussi à toutes celles qui contribuent au succès du festival », a souligné pour sa part Mohammed Beyoud, le directeur artistique du FICAM. Et d’ajouter : « Près de 150 étudiants vont bénéficier des master classes et des formations portant sur la réalisation des films d’animation ».
Par ailleurs, Alain Millot, directeur de l’IF Meknès, a affirmé que cette édition est particulière : « C’est à la fois la 5eédition du FICAM et la dernière pour moi en tant que directeur de l’institut français. En effet, le festival est un événement ayant une dimension artistique importante et fidélisant un large public ».
Le FICAM a accueilli ainsi un panel de prestigieuses personnalités féminines internationales : Céline Sciamma (France), Monique Renault (France / Pays-Bas), Nancy Florence Savard (Canada), Zineb Benjelloun (Maroc), Brenda Chapman (Etats-Unis), Katrin Rothe (Allemagne).
En marge de l’ouverture du FICAM, le grand prix de cinéma de l’animation a été décerné au jeune Abderrahmen AL Kandile ( 50.000 DH).
Comme à l’accoutumée, le festival a programmé des projections inédites, des expositions, des ateliers de formation et rencontres. Mais au-delà de la qualité de la programmation, ce qui fait la renommée du FICAM, c’est la proximité entre les personnalités invitées et le public.
Ainsi, les festivaliers ont eu le privilège de rencontrer des sommités du cinéma d’animation international à l’instar de Carlos Saldanha (Etats-Unis), Sunao Katabuchi (Japon), Juan-Pablo Zaramella (Argentine), Arthur de Pins et Alexis Ducord (France), Antoon Krings et Arnaud Bourron (France), Rasmus A. Sivertsen (Norvège).
Brenda Chapman, l’invitée d’honneur primée par le FICAM
Le festival a rendu hommage à l’une des grandes personnalités du cinéma d’animation international. Il s’agit de Brenda Chapman, dont le nom est associé à de grands succès du cinéma d’animation international, entre autres, « The Lion King ». Un trophée a ainsi été attribué à la réalisatrice américaine par Khalid Zairi, le secrétaire général du CCM (Centre cinématographique Marocain).
Brenda Chapman a débuté sa carrière à Walt Disney Feature Animation sur des films nommés aux Oscars, La Belle et la bête et le Roi Lion, pour lequel elle a remporté également un Annie Award. Elle a participé au lancement de Dreamworks Animation Studios, en coréalisant Le Prince d’Egypte qui a obtenu un Oscar. Elle a intégré ensuite Pixar Animation Studios, où elle a scénarisé et réalisé Rebelle, pour lequel elle a reçu un Oscar, un BAFTA et un Golden Globe.
Actuellement, Chapman travaille sur le scénario et la réalisation d’un film d’animation indépendant basé sur des contes folkloriques chinois.
Carlos Saldanha, le réalisateur brésilien, quant à lui, a offert une autre leçon de cinéma au public du FICAM. Avec un parcours tracé par le succès de l’Age de Glace 1 et 2, il a réalisé L’Aventure inédite de Sacrat, court-métrage d’animation nommé aux Oscars, en 2004. Ce réalisateur a été également primé cette année.
Il est à noter que le jury chargé de décerner le grand prix sera composé de lycéens pour cette 5e édition de la Compétition internationale du long métrage. Une compétition internationale de court-métrage d’animation sera aussi organisée.
Des leçons du cinéma et des débats au menu
La deuxième journée de la 17ème édition du Festival International de Cinéma d’Animation de Meknès, qui s’est tenue dans la capitale ismaélienne du 16 au 21 mars 2018, a principalement été consacrée aux rencontres avec les professionnels du cinéma d’animation.
Parmi ces rencontres, l’incontournable « Leçon de cinéma » du réalisateur japonais Sunao Katabuchi, a porté sur son dernier film en date, intitulé « Dans un recoin de ce monde », qui a suscité un grand engouement. Le réalisateur est revenu sur les divers aspects de la production de son œuvre, ainsi que sur ses choix de réalisation marqués par un souci de réalisme, tant en matière de mise en scène que dans la conception du scénario ou des décors.
Plus tard dans la journée, le grand public a pu découvrir sur grand écran, dans une salle comble, ce chef d’œuvre japonais. Sunao Katabuchi a été également primé lors de cette 17e édition, un trophée lui ayant été décerné par Abdellah Bouanou, le maire de Meknès.
En parallèle, une conférence animée par Rachid Naïm, docteur en Sciences de la Communication et Professeur spécialisé en analyse des représentations dans le cinéma, la littérature et l’art, s’est tenue autour de l’image du personnage arabe dans les films d’animation.
Lors de sa conférence, Rachid Naïm a partagé avec l’audience son analyse sur les représentations imaginaires et péjoratives des personnages arabes tels qu’Aladin ou Ali Baba qui ont frayé leur chemin vers Hollywood.
A l’instar des années précédentes, le troisième jour du FICAM fut un moment de rassemblement, de débat de convivialité et de partage avec le grand public. C’est ainsi que le premier « Thé à la menthe », organisé dans le cadre du programme de cette semaine, a eu pour thème « Femmes et animation, un combat au quotidien ». Un échange fécond et convivial entre le public et les invitées du festival, à savoir, Monique Renault, Nancy Florence Savard, Céline Sciamma et Olesya Shchukina, qui ont animé les débats autour du thème de la femme dans le monde du cinéma d’animation.
La résidence d’écriture francophone soutient 6 auteurs
La NEF Animation, la Fondation Aïcha et l’Institut français de Meknès organisent une résidence francophone d’écriture, en parallèle du FICAM. Il s’agit d’un programme qui s’inscrit dans une logique de soutien à l’émergence d’une filière d’animation en Afrique et au Maroc et de coopération Nord-Sud dans l’espace francophone.
La résidence profitera cette année à 6 auteur(e)s francophones sélectionné(e)s sur dossier : Léa Azar (illustratrice et animatrice libanaise), Caroline Cherrier (réalisatrice française), Cypria Donato (réalisatrice belge), Bouchra Mokhtari (auteure et illustratrice algérienne), Nadia Raiss (réalisatrice tunisienne) et André Daniel Tapsoba (réalisateur burkinabé).
Pour partager leur connaissance artistique, les six auteur(e)s se sont penchés sur les thématiques choisies dans leur film d’animation, et leur source d’inspiration, ainsi leur parcours professionnel.
En participant à ce programme, les six auteurs, sélectionnés sur dossier, bénéficieront d’une prise en charge totale, d’une bourse d’écriture et d’un accompagnement professionnel assuré par Delphine Maury, scénariste et productrice de films d’animation. La résidence a noué en 2018 plusieurs partenariats, notamment avec le Festival Anima (Bruxelles), l’Académie Libanaise des Beaux-Arts (ALBA), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), TV5 Monde et les Instituts Français d’Algérie, du Maroc et de Paris. Selon les organisateurs, la résidence a noué en 2018 plusieurs partenariats, notamment avec le Festival Anima (Bruxelles), l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA), l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), TV5 Monde et les Instituts Français d’Algérie, du Maroc et de Paris.
Les compétitions, parmi les moments forts du festival
Le grand jury du Court Compèt’, chargé de visionner les films présélectionnés lors de la 10ème Compétition internationale des courts-métrages d’animation, est exclusivement féminin, et présidé par la réalisatrice française Céline Sciamma. Il est également composé de l’artiste et dessinatrice marocaine Zineb Benjelloun et de la réalisatrice franco-hollandaise Monique Renault.
Au niveau des compétitions des longs-métrage, six films s’en disputent les prix. Cette année encore, de grands noms de cinéma d’animation sont au menu: Mutafukaz de Guillaume Run Renard (France) et Shojiro Nishimi (Japon), Minga et la cuillère cassée de Claye Edou (Cameroun), Dans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi (Japon), Nelly et Simon, mission Yéti de Pierre Greco et Nancy Florence Savard (Canada), A Silent voice de Naoko Yamada (Japon), et Un homme est mort d’Olivier Coscu (France). Les résultats étaient annoncés pour la soirée du mercredi 21 mars, à l’heure où nous mettons sous presse.
Imane Jirrari