A l’instar des années précédentes, M. Mohamed Benchaaboun, Président Directeur général du Groupe Banque Populaire, a présenté, le 6 mars dernier, les résultats réalisés durant l’année 2017 pour le groupe bancaire qu’il dirige et ses différentes filiales, marocaines, africaines et autres.
Globalement positif et totalement prometteur
En présence d’une assistance nombreuse de journalistes et d’analystes financiers, le PDG du Groupe Banque Populaire n’a ménagé ni son temps, ni ses paroles pour exposer en détail les réalisations 2017, mais aussi pour répondre aux nombreuses questions de l’assistance.
Parmi les points saillants de son exposé, on retiendra notamment que la BP a réussi la performance d’une croissance de 4,5% de son produit net bancaire auquel il convient d’ajouter la collecte additionnelle de plus de 12 milliards de dirhams de dépôts auprès des clients particuliers résidents ou Marocains du monde.
En dynamisant son rôle de financement de l’économie nationale, la Banque Populaire a également à son actif le meilleur positionnement national en termes de distribution de crédits, en s’arrogeant 24 % de parts de marché.
Mohamed Benchaaboun a également relevé que les filiales avaient enregistré des résultats forts positifs, qu’elles soient locales ou africaines, puisqu’elles ont participé à hauteur de 40 % à l’additionnel du Produit Net Bancaire.
Et, last but not least, c’est avec une évidente satisfaction et une fierté justifiée que le PDG du Groupe Banque Populaire a salué la croissance à deux chiffres des agrégats financiers majeurs des filiales subsahariennes. En effet, leur PNB s’est inscrit en hausse de 18 % et de 45 % pour leur Résultat net.
On rappellera que la Banque Populaire, à travers ABI notamment, dispose d’une très belle implantation en Afrique subsaharienne et notamment dans la zone de l’Union Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest, UEMOA, laquelle a connu une croissance moyenne de 6,4% quand d’autres régions africaines vivaient dans une atonie certaine.
On notera également que le Groupe Banque Populaire, qui a affirmé par la voix de son Président, M. Benchaaboun, sa volonté explicite de poursuivre son développement (et ses acquisitions) en Afrique, vient d’acquérir deux établissements bancaires.
Le premier à Maurice, où un très fort potentiel existe, et que mettra en valeur l’adossement de la Banque des Mascareignes au Groupe BP et le second à Madagascar, qui saura également profiter pleinement de l’arrimage au groupe bancaire marocain pour développer ses activités.
Annonçant sa détermination à développer rapidement et amplement le processus de digitalisation des activités bancaires et le paiement par le biais de la filiale M2T, le président Benchaaboun a par la suite fourni à l’assistance des données chiffrées et détaillées sur les résultats, du Groupe, des filiales et du Crédit Populaire.
On retiendra notamment que le résultat net consolidé du groupe s’est apprécié en 2017 de 12,3% à 3,4 milliards de dirhams alors que le RNPG, quant à lui ,a progressé de 7,5% à 2,8 milliards de dirhams.
Un leadership affirmé et revendiqué
Au titre de l’année 2017, la Banque Populaire au Maroc réaffirme son rôle moteur dans la collecte de l’épargne nationale en maintenant sa position de leader avec 26,3% de part de marché sur les dépôts, au terme d’une collecte additionnelle de plus de 12 milliards de dirhams auprès des particuliers résidents et Marocains du monde.
Elle améliore ainsi son positionnement sur ces deux segments, respectivement de 14 points de base pour les particuliers résidents portant sa part de marché à 22,4% des dépôts, et de 54 points de base pour les Marocains du monde portant sa part de marché à 51,8%.
Par ailleurs, la BP continue d’améliorer sensiblement la structure de ses ressources avec 66,1% de dépôts non rémunérés.
Affirmant son engagement pour le financement de l’économie nationale, le groupe BCP réalise une distribution de plus de 8,5 milliards de dirhams de crédits au titre de l’exercice 2017. Il améliore ainsi son positionnement de 19 points de base ainsi que sa part de marché des crédits distribués qui a été portée à près de 24%.
En outre, le groupe renouvelle ses performances commerciales et affiche une croissance de près de 16% de la marge sur commissions de la banque au Maroc ainsi qu’une progression du portefeuille clients de près de 6% à plus de 5,8 millions de clients.
Au niveau des comptes sociaux, la Banque Centrale Populaire affiche, au titre de l’année 2017, une progression de 10% de son résultat net à 2,2 milliards de dirhams, malgré une provision additionnelle pour risques généraux de 955 millions de dirhams.
Une dynamique soutenue de développement tous azimuts
Véritables relais de croissance du groupe BP, les filiales au Maroc poursuivent leur développement et affichent une augmentation de 7,3% de leur produit net bancaire. En effet, dans la droite ligne de la stratégie « Elan 2020 », la Banque Populaire étoffe, à travers ses filiales spécialisées, son offre de valeur à destination de ses clients afin d’accompagner le développement de l’économie marocaine et la sophistication des besoins des entreprises nationales. Ainsi, les filiales de la Banque de Financement et d’Investissement affichent une croissance à deux chiffres de leur produit net bancaire, de près de 14%.
Les filiales de la Banque de l’International confirment une trajectoire de développement soutenue, affichant notamment une nette progression de l’ensemble de leurs agrégats financiers. Ainsi, l’évolution du produit net bancaire, en nette accélération, atteint près de 18% au titre de l’exercice 2017.
Fort d’un positionnement reconnu et d’un dynamisme commercial dans l’ensemble des pays de présence, le réseau des Banques Atlantique, plus particulièrement, enregistre une évolution positive de l’activité d’intermédiation avec une croissance de près de 16% des dépôts et de 25% des crédits, s’accompagnant d’une bonification de la marge d’intérêt clientèle de près de 25% au titre de l’exercice 2017.
Par ailleurs, engagée dans l’exécution d’un plan stratégique d’envergure, la Banque de l’International enregistre une nette amélioration de sa profitabilité et affiche un coefficient d’exploitation en amélioration de plus de 3 points et un résultat net en augmentation significative au titre de l’exercice 2017.
Risque, la prudence toujours de mise
Au titre de l’année 2017, le Groupe BP confirme la réduction de son coût du risque qui baisse de près de 7% à 3,1 milliards de dirhams. Le groupe réaffirme, par ailleurs, sa politique prudente de provisionnement – garante de sa solidité financière – et renforce sa provision pour risques généraux à 3,5 milliards de dirhams.
Le fonds de soutien a également été doté pour atteindre près de 3,6 milliards de dirhams. Le taux de couverture du groupe s’élève ainsi à 80% à fin décembre 2017, contre 76% à fin décembre 2016. Par ailleurs, les fonds propres du groupe se sont renforcés de 5% à 43,5 milliards de dirhams.
Ces données ayant été communiquées à l’assistance, c’est avec exhaustivité et de bonne grâce que le Président Benchaaboun s’est soumis au jeu des questions réponses, apportant des précieux éléments d’information sur la collecte du crédit, sa distribution à la clientèle et notamment aux PME et TPE, la poursuite de la politique d’acquisitions de la Banque Populaire ou encore les promesses des deux dernières filiales bancaires africaines, à Maurice et à Madagascar.
Enfin, questionné sur la filiale banque participative de la Banque Populaire, le top management du Groupe a évoqué de façon très brève la phase de démarrage de cette activité, exposant une ambition d’encours de 3 milliards de dirhams, mais sans donner plus de détail sur Bank Al Yousr et ses activités.
Une façon élégante, peut-être, de masquer la déception qui commence à se faire jour dans les milieux bancaires nationaux à propos de l’absence de décollage de la «finance islamique» au Maroc, contrairement aux vœux de certains…
Fahd YATA