Les autorités tunisiennes ont annoncé, lundi, que les deux chefs d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), abattus lors d’une opération menée le week-end par les services de sécurité à Jebel Semmama à Kasserine, sont impliqués dans des actes terroristes ayant coûté la vie à 30 soldats.
Appartenant à la brigade « Okba Ibn Nafaa », ces terroristes sont impliqués dans plusieurs attentats terroristes, selon le témoignage de plusieurs terroristes, a précisé le porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme Sofiène Selliti, dans des déclarations à la presse.
« Ces terroristes étaient impliqués, entre autres, dans deux attaques contre des patrouilles militaires dans la zone de Henchir Attel, au mont Chaambi à Kasserine, le 29 juillet 2013 et le 16 juillet 2014 qui ont fait 22 morts et 18 blessés dans les rangs des soldats », a-t-il précisé.
Il a indiqué que les deux terroristes étaient impliqués aussi dans des attentats contre des patrouilles de la douane dans la zone de Bouchebka (Kasserine) le 24 août 2015 ayant coûté la vie à un agent de la douane et fait deux blessés et de la garde nationale au croisement à Boulaaba, dans la nuit du 17 au 18 février 2015, qui avait fait 4 morts dans les rangs de la garde nationale.
« Les deux terroristes faisaient partie du groupe qui avait attaqué un véhicule militaire au mont Semmama (Kasserine) le 29 août 2016, tuant 3 militaires et blessant 7 autres, et s’était emparé des provisions des habitants et les terrorisait », a-t-il ajouté.
Le ministère de l’intérieur avait annoncé samedi dernier avoir abattu un terroriste dangereux dans une embuscade tendue dans la zone de Tbarkhana (localité Brahmia), délégation de Sbeïtla, près de Jebel Semmama, à un groupe de 4 à 6 éléments sur la base de renseignements faisant état de la décente de ce groupe de Jebel Semmama pour surveiller les mouvements des patrouilles sécuritaires et militaires et se ravitailler de force auprès des habitations à proximité.
Il a indiqué d’autre part que le corps d’un deuxième terroriste abattu lors de cette embuscade a été découvert dimanche par l’unité spéciale de la garde nationale.
Il s’agit du corps de l’émir de la Katiba de Jebel Semmama, l’Algérien Bechir Ben Néji alias Hamza Al Nemr ou Al-Morr, âgé de 35 ans. Selon la même source, cet élément a rejoint les groupes terroristes depuis 2003. Il comptait parmi les personnes proches du chef de file d’AQMI et fait l’objet de mandats de recherche.
Béchir Ben Neji a rallié en 2013 la Katiba terroriste « Okba Ibn Nafaa ». Il se voit confier la mission de réorganiser la Katiba après les frappes qui lui ont été infligées par les unités de la Garde nationale. Il était aussi considéré comme un point de liaison entre l’AQMI, l’organisation d’Al Qaida en Libye et la Katiba Okba Ibn Nafaa. Il était en contact permanent, depuis 2014, avec les groupes terroristes retranchés sur les hauteurs de Kasserine.
En raison de sa parfaite connaissance de toutes les pistes montagneuses reliant la Tunisie à l’Algérie, Bechir Ben Néji servait, également, de guide aux membres de la Katiba dans tous leurs déplacements.
La menace terroriste a considérablement baissé en Tunisie depuis les attentats sanglants de 2015 ayant visé le musée de Bardo près du parlement tunisien et Sousse, et la grande offensive contre la ville de Ben Guérande (sud-est), en mars 2016, à la faveur du démantèlement de dizaines de cellules dormantes et des opérations préventives dans les milieux extrémistes.
Dernièrement, le ministère tunisien de l’Intérieur avait mis en garde contre la menace terroriste qui persiste en Tunisie, notamment, dans les zones frontalières.