M. Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan
L’économie marocaine a enregistré un taux de croissance de 4 % en 2107 contre 1,2% en 2016, a annoncé, mercredi à Casablanca, le Haut-commissaire au Plan (HCP), Ahmed Lahlimi Alami .
Lors d’une conférence de presse sur la situation économique en 2017 et ses perspectives en 2018, M. Lahlimi Alami a tenu, tout d’abord, à placer la conjoncture économique nationale dans le contexte mondial.
Il a rappelé, à cet égard, que les perspectives économiques des différents organismes internationaux, font ressortir la poursuite du raffermissement de la croissance mondiale, avec une amélioration de 3,6% en 2017 et 3,7% en 2018.
M. Lahlimi Alami a expliqué que l’économie nationale aurait bénéficié en 2017 d’une campagne agricole favorable et d’une reprise des activités industrielles exportatrices, tirée par une amélioration de la demande adressée au Maroc.
Cependant, a-t-il poursuivi, les besoins continus en importations des matières premières, des demis produits et de biens de consommation et d’équipement associés à la hausse des cours du pétrole, auraient accentué le besoin de financement permanent de l’économie nationale.
S’attardant sur « les composantes de l’offre », le patron du HCP a souligné que le secteur agricole aurait connu « une reprise remarquable » en 2017 avec une croissance de 15,1% grâce aux bonnes conditions climatiques et des stratégies mises en place par le Plan Maroc Vert.
Ainsi, a-t-il dit, et en tenant compte d’une baisse de 1% de la valeur ajoutée de la Pêche maritime, le secteur primaire aurait progressé de 13,6% en 2017, au lieu d’une baisse de 11,3% en 2016. Sa contribution à la croissance du PIB serait de 1,6 point en 2017 contre 1,4 point un an auparavant.
S’agissant des activités non agricoles, M. Lahlimi a indiqué que celles-ci auraient progressé de 2,8% en 2017 après 2,2% en 2016. « Ce regain d’activités aurait été dû principalement au dynamisme du secteur secondaire qui aurait affiché un croissance de 2,9% en 2017 contre 1,2% une année plus tôt », a-t-il fait remarquer.
En effet, a-t-il ajouté, les activités minières auraient connu un rebondissement de 17,8% contre 2,2% un an auparavant, ce qui s’explique par la forte demande étrangère sur les produits des phosphates et ses dérivés.
Concernant les activités du tertiaire, M. Lahlimi a relevé que celles-ci auraient maintenu leur rythme de croissance à 2,7% en 2017, qui reste toutefois inférieur à la moyenne de 3,4% durant la période 2010-2016. Leur contribution à la croissance du PIB serait maintenue à 1,3 point en 2017.
Dans ce cadre, a-t-il expliqué, les services marchands auraient enregistré une croissance de 3% suite notamment à la dynamique des activités du commerce, du tourisme et des services rendus aux entreprises. Par contre, a-t-il relevé, les services non marchands se seraient inscrits dans « un rythme de croissance timides » de 1,4% suite à la politique de rationalisation des dépenses de fonctionnement dans le but de maitriser le déficit budgétaire.
A propos des « composantes de la demande », le Haut-commissaire au Plan a notamment fait observer que la demande intérieure aurait connu un repli de son rythme de croissance qui serait de 5,5% en 2016 à 3,2 % en 2017. Sa contribution à la croissance du PIB aurait ainsi décéléré pour atteindre 3,6 points contre 5,9 points en 2016.
Selon M. Lahlimi, la consommation finale nationale aurait affiché une hausse de 3,2% en volume au lieu de 3,1% en 2016 contribuant ainsi de 2,5 points de croissance.
S’agissant de l’investissement brut, M. Lahlimi a fait observer que celui-ci aurait cru de 3,2% en 2017 et aurait contribué de 1,1 point à la croissance après 3,6 points en 2016.
Evoquant les finances publiques, M. Lahlimi a relevé que celles-ci auraient été marquées en 2017 par le redressement du déficit budgétaire, suite au renforcement de la collecte des recettes ordinaires notamment les recettes fiscales et à la maitrise des dépenses.
Ainsi, a-t-il poursuivi, les recettes auraient couvert largement les dépenses, dégageant un solde ordinaire positif de 1,8% du PIB en 2017. « En tenant compte des dépenses d’investissement, représentant 5,9% du PIB en 2017, le déficit budgétaire aurait connu un allégement, pour atteindre 3,5% du PIB contre 4 % en 2016 », a-t-il expliqué.
« L’encours de la dette du trésor se serait établi à 65,1% du PIB en 2017 contre 64,6% en 2016. En tenant compte de la dette extérieure garantie, la dette publique aurait atteint 81,6% du PIB en 2017 contre 80,9% en 2016 », a-t-il ajouté.
Dans l’ensemble, a résumé M. Lahlimi, le financement de l’économie nationale aurait été marqué par une amélioration de l’épargne intérieur de 5,3% en 2017. De même, a-t-il relevé, en prenant en considération la consolidation des revenus nets en provenance du reste du monde à 5,5% du PIB, l’épargne national aurait augmenté de 5%.
Ainsi, a-t-il ajouté, l’épargne intérieure aurait représenté 23,1% du PIB et l’épargne nationale 28,9% du PIB en 2017 au lieu de 28,7 % en 2016.
« Avec un niveau élevé de l’investissement brut de 33,2 % du PIB, le besoin de financement de l’économie nationale se serait maintenu à 4,4% du PIB en 2017 », a-t-il dit.
2018 sera plombée par l’agriculture
Pour 2018, le HCP prévoit une décélération de la croissance économique au Maroc, qui devrait se situer à 2,8%.
Ainsi, M. Lahlimi a indiqué que la valeur ajoutée du secteur primaire connaitra un repli de 1,3% en 2018 contre une hausse de 13,6% en 2017.
Selon les prévisions du HCP, le rythme de croissance des activités non agricoles devrait connaitre une « légère reprise » passant de 2,8% en 2017 à 2,9% en 2018.
S’agissant de l’inflation, exprimée par le niveau général des prix, M. Lahlimi souligne qu’elle devrait enregistrer une hausse passant de 0,2% en 2017 à 1,5% en 2018.
Le HCP prévoit également le maintien du déficit commercial à un niveau élevé, passant de 17,8% du PIB en 2017 à 18,2% en 2018.
Au sujet du taux d’épargne nationale, M. Lahlimi, a fait observer que celui-ci connaitra un repli passant de 28,9 % du PIB en 2017 à 28,4 % en 2018.
Après avoir annoncé une aggravation du besoin de financement de l’économie (4,4 % en 2017 contre 4,8% en 2018), M.Lahlimi prévoit un allégement du déficit budgétaire qui devrait passer de 4% en 2017 à 3,5% en 2018.
Le taux d’endettement global connaitra une « légère accentuation » passant de 81,6 % en 2017 à 82,3% en 2018, a-t-il ajouté.
LNT avec MAP