Dossier Spécial Bilan Boursier 2017 du blog Afifa Dassouli
- Le MASI en 2017, les yeux pour pleurer…
- Sociétés cotées, les investisseurs ne sont pas dupes !
- Bourse, les pistes pour relancer et diversifier l’offre
- En 2017, les bourses mondiales ont dépassé toutes les prévisions de croissance de leurs indices
Un premier constat s’impose : Le marché boursier a connu en 2016 une appréciation de plusieurs valeurs cotées, alors qu’en 2017, nous avons assisté à des hausses sélectionnées. En effet, les sociétés qui avaient connu des augmentations de leur cours sans les justifier par des bénéfices en croissance, ont corrigé par la nature des choses.
Par contre, les valeurs qui ont justifié ce cette hausse, elles, n’ont pas subi de corrections importantes.
Ce fut comme un premier signe d’efficience de marché. Et pour cause, plusieurs analystes ont préconisé dans leurs recommandations une distinction entre les valeurs à partir de leur solidité financière pour distinguer celles dotées de visions stratégiques, qui disposent de la capacité de préserver la hausse de leurs dividendes.
C’est le cas des cimenteries, comme CIMAR. En effet, le cours de cette société est passé de 700 Dhs il y a trois ans à 1700 Dhs aujourd’hui.
CIMAR dégage structurellement un milliard et demi de dirhams de trésorerie et réalise chaque année entre 900 MDH et 1000 MDH de résultat.
Le secteur cimentier, qui pâtit au Maroc de la crise de l’immobilier, bénéficie du relais à l’export notamment de clinker vers l’Afrique et d’une stabilité des prix de la tonne de ciment.
En Egypte, le prix du ciment croit de +10, puis baisse de -5% avant de reprendre +15 %. Chez nous, le prix du ciment connaît une tendance haussière et quand la vente de ciment baisse, le prix du ciment continue à augmenter de +1 ou +2%.
Sûre de ses perspectives, CIMAR avait fait une annonce il y a deux ans selon laquelle, nonobstant son résultat, elle poursuivrait une politique haussière de dividendes de 5 Dh en plus chaque année. Ce sont cette clarté et cette stabilité qui sont recherchées par les investisseurs.
COSUMAR est un autre exemple de comportement boursier attractif. Celle-ci connaît désormais une croissance structurelle liée à l’exportation de sucre.
En effet, le Maroc consomme 1,2 millions de tonnes de sucre par an pour une production locale de 300 000 tonnes. Mais ces trois dernières années, Cosumar a doublé sa production à 600 000 tonnes tout en disposant d’une capacité de production de 1,6 millions de tonnes, ce qui lui laisse de la marge pour exporter.
Et comme le marché international est déficitaire, elle exporte du sucre raffiné qu’elle produit, soit 400 000 tonnes.
COSUMAR a aussi le projet à partir de 2019, de produire du sucre en Arabie Saoudite dans une unité d’une capacité de 500 000 tonnes.
COSUMAR bénéficie d’un excellent management, qui intègre une politique régulière de distribution de dividendes. Elle offre de fait des perspectives très intéressantes.
Voici deux exemples de sociétés cotées qui répondent aux attentes des investisseurs dont une des exigences porte sur le partage d’une vision avec les sociétés dont ils acquièrent les valeurs.
Justement, le réel problème du marché marocain, c’est le manque de perspectives offertes aux investisseurs pour répondre à leur logique d’investissement sur le long terme.
L’autre valeur qui n’a pas besoin de faire montre de ses richesses, c’est Total Maroc qui opère dans la distribution de carburants et qui n’est rien d’autre qu’une véritable machine à cash.
Ou encore Taqa qui est dotée d’un business-model solide, avec un management axé sur l’investissement et la capacité de production.
Malheureusement, ce n’est pas avec ces quelques bons exemples auxquels on peut ajouter le système bancaire et les compagnies d’assurances, que l’on peut rendre la bourse de Casablanca attractive pour nos institutionnels, investisseurs personnes physiques ou investisseurs internationaux.
La preuve en est que sur 73 sociétés cotées, il n’y a guère plus que trente sociétés cotées dynamiques, solides, avec des perspectives de croissance prometteuses.
Alors, que faire des autres qui sont des «belles au bois dormant», sans liquidité, ayant des rendements faibles, sans perspectives de résultats ni de dividendes ?
Si l’on en juge par le volume quotidien traité par chaque valeur, soit l’activité de l’année qui vient de se terminer, on a pu constater que 80 % du volume résultaient de 10 valeurs !
Et que donc moins de 10% du volume étaient générés par 90 % des valeurs !
Quel est donc l’intérêt des autres ? Surtout de celles qui sont tellement inactives que l’on peut s’interroger sur l’utilité ou la pertinence mêmes de leur cotation !
Sans commentaire …
Afifa Dassouli