Apparemment, les centrales syndicales n’en peuvent plus. A en croire en effet des sources internes, les syndicats n’ont plus l’envie, ni la force de croire Saâd Eddine El Othmani. Ils ajouteraient que l’actuel Exécutif, à l’instar du précédent conduit par le très controversé Benkirane, en déçoit plus d’un. La même source ajoute que les syndicats du transport routier, l’enseignement, la santé publique, les collectivités locales et autres secteurs névralgiques de l’économie nationale, n’ont rien obtenu de la part du Gouvernement El Othmani.
Plus d’un an et demi après son investiture, le Chef du Gouvernement et son équipe ont fait montre d’une négligence grave des revendications légitimes de la classe ouvrière, dit-on auprès des syndicats, qui, en promettant de réagir de la manière la plus ferme et rigoureuse, ne cessent d’inviter le Gouvernement à prendre au sérieux leurs revendications.
Et apparemment, même l’adoption récente du projet de loi 99-15 sur la retraite des professionnels et des indépendants par les députés ne convainc pas. Que de la poudre aux yeux, dit-on çà et là, alors qu’il est quand même important de rappeler que ceux et celles qui devraient en bénéficier sont au nombre de cinq millions, selon les estimations officielles, sans compter leurs ayants-droits qui pourraient en représenter le double.
Quid maintenant du dialogue social ? Là, on s’accorde à dire que le Gouvernement El Othmani l’utiliserait pour gagner du temps et, partant, se soustraire aux engagements.
En attendant, ces derniers temps, les contacts se multiplient pour une meilleure coordination syndicale anti-El Othmani.
Pour rappel, le Chef du Gouvernement El Othmani est appelé à répondre clairement et concrètement aux revendications de la classe ouvrière dont notamment l’augmentation des salaires, des pensions et du SMIG et la protection des libertés syndicales. Le gouvernement est aussi appelé à répondre aux questions inhérentes aux libertés syndicales et aux affaires sociales dont l’enseignement et le transport. Idem pour la baisse de l’IR et la garantie de l’ensemble des libertés syndicales.
El Othmani, lui, continue de rassurer sur sa bonne intention d’aller de l’avant. Mais sur le terrain, le bilan est des plus maigres. Les réponses aux questions sociales, en particulier la création d’emploi et les conditions de travail des Marocains, manquent d’audace et de créativité. Politiquement, on essaye, à défaut de solutions réalistes et réalisables, de canaliser la colère à la base.
Car vous l’aurez certainement compris : face à des élites gouvernementales enlisées dans leurs conflits, et des parlementaires complètement désintéressés par le sort des ouvriers et salariés marocains, l’exaspération, les craintes et les angoisses gagnent du terrain. Le PJD, parti qui conduit la majorité gouvernementale depuis 2011, lui, ne cesse de perdre en notoriété, résistant mal à l’épreuve du pouvoir.
Hassan Zaatit