La valeur ajoutée du secteur des industries manufacturières a atteint 93,9 milliards de dirhams (MMDH), en hausse annuelle moyenne de 5% entre 2006 et 2014, indique le Haut-Commissariat au Plan.
La part de la valeur ajoutée du secteur dans le PIB s’est abaissée d’environ un point par rapport à 2006, pour se situer à 11,3% en 2014, précise le HCP qui vient de publier les principaux résultats du secteur des industries manufacturières émanant de l’Enquête Nationale sur les Structures Economiques (2015).
En termes de chiffre d’affaires, les industries manufacturières ont réalisé un montant global de 434 MMDH en 2014, en accroissement annuel moyen de 5,7% depuis 2006, fait savoir le HCP, ajoutant que ces industries ont été à l’origine d’une production de 409 MMDH, contribuant pour 26,5% de la production nationale, en progression annuelle moyenne de 5,9%.
Près de 20% des entreprises opérant dans l’industrie manufacturière ont réalisé un chiffre d’affaires à l’export d’une valeur de 112 MMDH, contribuant pour 26% au chiffre d’affaires total, en amélioration de 6,4% en moyenne par an depuis 2006, révèle l’enquête.
Ce taux cache, cependant, des disparités selon la taille et l’activité de l’entreprise, indique le HCP, qui note que le taux d’exportation a été plus élevé dans les industries du textile et du cuir (80%) et les industries électriques et électroniques (56%), mais plutôt faible dans l’agro-alimentaire (24%).
L’effort d’exportation a été plus soutenu chez les grandes structures où les entreprises exportatrices ont généré 78% des ventes à l’extérieur, soit près de 38%, en moyenne, de leur production.
En revanche, exporter a été plutôt rare chez les très petites entreprises, fait remarquer le HCP, précisant que 4% de celles-ci a généré un chiffre d’affaires avec l’étranger. Pour les petites et moyennes structures, une entreprise sur quatre a réalisé une partie de son chiffre d’affaires avec l’étranger.
En termes d’emploi, les industries manufacturières ont occupé près de 625.000 employés, représentant un peu plus de la moitié de l’emploi total du secteur industriel (organisé et non organisé) et 6% de la population active occupée nationale âgée de 15 ans et plus, révèle l’enquête, précisant que l’emploi total a été composé à hauteur de 15% de cadres, de 6% d’employés de bureau et de 76% d’ouvriers.
En effet, l’emploi a connu une progression annuelle moyenne de 2,6% depuis 2006, avec un rythme en deçà des performances réalisées par les autres agrégats, notamment la production, portant la hausse de la productivité à 2%, en rythme annuel.
D’après le HCP, un employé du secteur a créé, en moyenne, une valeur ajoutée annuelle de 150.000 DH, soit presque le double de la moyenne nationale, .
Pour leur part, les femmes occupent 31% de l’effectif global travaillant dans le secteur (un peu plus de 191 mille femmes).
Presque la moitié de ces femmes (50%) a été employée dans les industries de textile et de cuir, tandis que l’industrie chimique et parachimique a été « la branche la moins féminisée », avec un taux de féminisation de 12%, au lieu de 33% dans les industries électriques et électroniques et 27% dans l’industrie agroalimentaire, fait savoir le HCP.
Hausse moyenne de 13,2% des investissements par an depuis 2006
L’investissement des industries manufacturières a dépassé les 38,5 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 13,2%, en moyenne par an, depuis 2006, selon le Haut-Commissariat au Plan.
Les entreprises des industries chimiques et parachimiques ont contribué à hauteur de 76% du montant total des investissements, réalisant une croissance annuelle moyenne de 18% depuis 2006, précise le HCP.
En revanche, l’investissement des entreprises relevant des industries du textile et du cuir a connu une baisse annuelle moyenne de 4,6% et sa contribution est passée de 11% en 2006 à 3% seulement en 2014, fait ressortir l’enquête.
Le HCP fait également état d’un phénomène de concentration « plus marqué en matière d’investissement » par rapport à d’autres indicateurs, précisant que près de 11% des entreprises ont été à l’origine de 94% du montant total de l’investissement corporel du secteur, alors que le reste a été principalement l’œuvre des entreprises de taille moyenne (4,7%). La contribution des petites et très petites entreprises n’a pas dépassé 1,5% de l’investissement global, ajoute-t-on. En ce qui concerne les financements de ces structures, le secteur a financé ses investissements pour plus de 42 MMDH, dont environ 70% contracté par les industries chimiques et parachimiques, fait savoir le HCP, notant que le mode de financement de ces investissements a été tributaire de la taille de l’entreprise.
Le recours aux financements extérieurs a été l’apanage des grandes entreprises, tandis que les petites et moyennes industries (PMI) se sont, en grande partie, autofinancées.
Ainsi, plus de la moitié de la valeur investie par les grandes entreprises a été financée par l’endettement, souligne la note, ajoutant que près de 80% des PMI ont financé leurs investissements par leurs propres moyens (autofinancement), au lieu de 14% par des prêteurs externes ou encore moins par de nouveaux actionnaires.
Dans l’ensemble, le taux d’autofinancement des entreprises manufacturières s’est établi à environ 46% et s’est élevé jusqu’à 97% pour les très petites industries.
L’analyse par branche montre que l’autofinancement des investissements a été très répandu dans les entreprises opérant dans les industries de textile et de cuir, les industries agro-alimentaires et les industries métalliques et mécaniques, avec un taux qui dépasse 80% de la valeur investie.
Quant aux entreprises des industries chimiques et parachimiques, elles ont été « les plus enclines à l’endettement » (67% de leur investissement est financé par la dette).
Un examen de l’intensité capitalistique, qui rapporte les immobilisations corporelles (construction, installations, machines et matériels) au nombre d’employés, montre « une forte dispersion au niveau des branches manufacturières », selon le HCP.
Elle a été plus marquée, en particulier, au niveau des industries chimiques (5313 Dh par employé), dans la fabrication de produits à base de tabac et dans la métallurgie (3772 et 1521 DH, respectivement) et relativement plus faible au niveau de l’habillement, précise la même source, ajoutant qu’avec une forte intensité capitalistique, la part de la valeur ajoutée servant à rémunérer le capital a été plus élevée au niveau des industries chimiques.
De son côté, la rentabilité économique (rapport de l’excédent brut d’exploitation sur les immobilisations) a été relativement meilleure dans la chimie (14%) que dans les autres branches industrielles (inférieure à 10%).
LNT avec MAP