Au premier semestre 2017, la masse des résultats des sociétés cotées a été bénéficiaire et en hausse de 8%.
Cette moyenne s’explique par les principales évolutions sectorielles suivantes :
Le secteur bancaire a réalisé des résultats nets agrégés en hausse de 6,9%. Malgré une stagnation de la marge d’intérêt, les principales banques de la place ont pu bénéficier de meilleures marges sur commissions, de la poursuite de la montée en puissance de leurs filiales à l’international et de l’impact positif de la baisse du coût du risque.
Pour le secteur des télécommunications, Maroc Télécom a réalisé une progression de 5,7% de son résultat net, (hors éléments exceptionnels) grâce à l’amélioration des performances opérationnelles des filiales en Afrique subsaharienne, en particulier au niveau des filiales Moov acquises en 2015 auprès d’Etisalat ;
Le secteur minier a connu un réel rebond de sa performance bénéficiaire avec un résultat qui passe de 196 MDH en juin 2016 à 776 MDH au S1-2017, tirés principalement par la forte progression des prix des métaux sur les marchés internationaux ;
Une hausse de 16,5% des bénéfices de secteur énergétique, portés par les réalisations de Total Maroc et TAQA Morocco (+19,4% et +14,8% respectivement) ;
Une croissance de 12,1% des bénéfices du secteur immobilier grâce à la progression de 128% du résultat net de Résidences Dar Saada.
Label Vie a de son côté percé le plafond des performances avec un RN en croissance de +34,0%.
Seul le secteur cimentier a réalisé une contre performance de -9,8% suite à un premier semestre difficile pour les ventes du secteur.
Mais parce que le diable est dans le détail et pour étayer ces résultats des sociétés cotées au premier semestre 2017, nous publions ci dessous les analyses de l’équipe de BMCE Capital Research : « Earnings – S1 2017 » selon laquelle le premier trimestre 2017 se caractérise par « Des marges opérationnelles sous pression »
Afifa Dassouli
De bonnes performances commerciales globales portées par un double effet prix et volume…
Et, une capacité bénéficiaire tirée, en partie, par l’exceptionnel
Les valeurs cotées à la Bourse de Casablanca profitent au terme du S1 2017 du contexte économique globalement porteur pour afficher des niveaux d’activités en accroissement favorisés tant par l’augmentation des volumes que par la hausse des prix. Ceci étant, elles semblent avoir, dans leur majorité, subi à des degrés divers des tensions sur leurs marges traduisant tout aussi bien l’intensification des pressions concurrentielles que la difficulté de maîtriser encore plus leurs coûts. La capacité bénéficiaire, elle, ressort partiellement tirée par des éléments exceptionnels.
Dans le détail :
Sur le plan commercial, les revenus globaux du marché ressortent en hausse de 3,8% contre 4,5% au S1 2016
à MAD 116,7 Md, intégrant :
– Une progression de 3,6% du chiffre d’affaires des valeurs industrielles cotées à MAD 79 Md tenant compte d’un double effet volume et prix. Ce dernier étant principalement lié au contexte international marqué par la hausse des cours des matières premières qui ont profité principalement à TOTAL MAROC laquelle société cotée a également capitalisé sur sa stratégie commerciale agressive. Mais aussi à COSUMAR dont les exportations ont poursuivi leur trend haussier et à MANAGEM eu égard à l’intensification de ses rythmes d’extraction pour profiter de l’augmentation des prix.
– Une hausse limitée de 1,6% du PNB des sociétés financières à MAD 29,9 Md, drainée à hauteur de 85% par le trio de tête bancaire à savoir ATTIJARIWAFA BANK, BCP et BMCE BANK. Cette évolution intègre un redressement des marges d’intermédiation des Banques de la Place de +3,4%, à MAD 18,8 Md atténué, toutefois, par une forte baisse du résultat des activités de marché de -10,2%, à MAD 4,2 Md, compte tenu d’un contexte de légère hausse des taux.
-Et, une croissance à deux chiffres des primes acquises nettes de +15,6% à MAD 7,7 Md, du secteur assurance & courtage, portées principalement par une dynamique sans précédent de l’activité Vie, et de la bancassurance.
Côté opérationnel, le résultat d’exploitation global affiche, pour la première fois depuis deux ans, une légère baisse de 0,6%, à MAD 31,2 Md, recouvrant :
-Une diminution de 2% du REX des industries à MAD 14,8 Md, imputable à la contre-performance notamment de MAROC TELECOM suite à la non-récurrence de la cession d’un actif non stratégique de M MAD 297 constatée au S1 2016 et à
la comptabilisation à fin juin 2017 de charges de restructuration relatives au plan de départ de M MAD 235, de LAFARGEHOLCIM MAROC en raison de la baisse des ventes dans un secteur morose conjuguée à la hausse des cours du petcoke et d’ ADDOHA impactée également par une conjoncture sectorielle défavorable combinée à un poids plus important des charges opératoires. Toutefois, ce repli du REX, a été atténué par les bonnes performances enregistrées notamment par MANAGEM et TAQA MOROCCO grâce à leur politique de maîtrise des charges d’exploitation ainsi que par SONASID dont la marge opératoire s’est nettement redressée au S1 2017. De facto, la marge opérationnelle des industries perd 1,1 points pour se fixer à 18,7%.
Une légère baisse de 0,5% du RBE des financières à MAD 14,9 Md impacté par la dégradation de près de 1 point du coefficient d’exploitation des Banques de la place, suite à la dynamique des investissements dans la digitalisation et le lancement des premières Banques participatives.
Et, une bonification de 12,6% du résultat technique à MAD 1,5 Md des compagnies d’assurance et de courtage notamment d’ATLANTA qui enregistre un doublement de ses réalisations opérationnelles tiré par une croissance de la même ampleur de son résultat financier (+12,7%), largement redevable à la bonne tenue du marché actions au S1 2017.
Au final, le RNPG global s’élargit de 8,1% pour se fixer à MAD 16,8 Md justifié par :
Une ascension de 8% du total résultat net pour les industries à MAD 9,3 Md sous l’effet principalement de la plus-value de cession enregistrée par MANAGEM suite à la restructuration de ses actifs en République Démocratique du Congo, à la constatation par CIMENTS DU MAROC d’un crédit d’impôts sur les pertes de 2016, au redressement de SONASID et à l’impact positif du passage aux normes IFRS de RDS. De ce fait, la marge nette des valeurs industrielles gagne 0,3 point pour se fixer à 12,8% ;
Une progression de 7,4% de la capacité bénéficiaire des financières à MAD 6,4 Md, profitant d’une nette amélioration du coût du risque (-20,6%) pour l’ensemble des Banques.
Et, une hausse de 12,9% du RNPG des assurances/courtage à MAD 1,1 Md pour une marge nette en baisse de 0,3 point à 13,8%.
Hors plus-value de MANAGEM, la capacité bénéficiaire aurait augmenté de 5,8%.
BMCE Capital Research : « Earnings – S1 2017