Loubna Salama. Copyright Shmulik Balmas
Véritable point d’orgue depuis sa création en 2003, l’édition 2017 du Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira (26-29 octobre) va sublimer toutes les valeurs, tous les défis et tous les talents que cette manifestation hors normes a le privilège et l’audace joyeuse de proposer depuis 14 ans à des milliers de mélomanes venus des quatre coins du Maroc et de très loin.
Des mélomanes qui pour rien au monde ne rateraient ce rendez-vous de la musique invitée au bonheur du Vivre Ensemble.
Au programme cette année une ouverture éblouissante avec deux personnalités d’exception, l’enfant chéri de la cité des Alizés, Abderrahim Souiri et à ses côtés l’icône de la musique judéo-andalouse, le rabbin Haim Louk, tous les deux accompagnés par l’orchestre tétouanais de Mohamed Larbi Temsamani dirigé par le grand maître Mohamed Amine El Akrami.
Cette soirée d’anthologie en forme d’hommage à Abderrahim Souiri, qui fêtera ses 60 ans à Essaouira, sera le prélude à une douzaine de concerts les uns plus exaltants que les autres avec tout d’abord Raymonde El Bidaouia qui a fait le choix d’Essaouira pour revisiter les morceaux les plus emblématiques du chaâbi, du chgouri et du melhoun qui disent à chacun d’entre nous et aux autres la très riche diversité du répertoire populaire de notre pays.
Un répertoire et une diversité auxquels ne manquera de faire écho Mercedes Ruiz, élue en 2015 danseuse étoile du amenco en Espagne. Elle sera l’invitée d’Essaouira avec ses musiciens et ses chanteurs pour donner tout son éclat à ce l de lumière de la modernité et de la convivialité qui est dans l’ADN du festival souiri des Andalousies Atlantiques.
Autre moment de choix de cette édition, le duo inédit du rabbin David Menahem et de la chanteuse palestinienne Loubna Salama. Retour aux sources pour David Menahem et découverte du Maroc pour Loubna Salama grâce à ce rendez-vous qu’Essaouira sait donner à la musique pour chanter l’espoir et la paix.
C’est dans ce registre de l’émotion et de la résilience qu’il faut inscrire cette autre première à laquelle nous convie Essaouira cette année avec, après minuit, une soirée singulière qui va faire se rencontrer les traditions soufies musulmane et juive.
Une rencontre pour une soirée de « Baqqachot » autour de récitants de l’école rabbinique marocaine la plus authentique réunis pour rendre hommage à deux des plus grands poètes et chantres souiris ( n 19ème et début du 20ème siècle), Rabbi David Ifrah et Rabbi David Elkaïm.
En contrepoint, l’une des grandes confréries d’Essaouira par la voix de Hajj Marina et de ses élèves fera écho à ces nuits souiries où le chant de la synagogue se mêlait à celui des zaouias et à l’appel des muezzins.
Des retrouvailles et un « matrouz » précieux qui s’exprimeront tout au long de cette édition portées par les voix et le talent de Zainab Afailal (Tétouan), Abir El Abed (Tanger), Fatima Zohra Qortobi (Rabat) et Marouane Hajji (Fès).
D’autres jeunes, pour certains à peine adolescents, comme Shalom Ivry en duo avec Nouhaila Elkalai seront les invités de Dar Souiri pour nous dire que la relève est bien assurée.
Enfin, une place de choix sera réservée à plusieurs chorales impressionnantes par leur diversité et leur bonheur de chanter ensemble pour nous inviter à cette grande fête maroco-andalouse.
Sont ainsi attendues la chorale Andalucia dirigée par Abdelhamid Sbaï, la chorale des écoles andalouses souiries dirigée par Mohammed Seddiki et la très jeune chorale Azhar Al Andalous dirigée par le maître Rachid El Oudghiri.
Rendez-vous donc à Essaouira pour un programme qui porte le sceau de l’exception, un sceau qui signe le choix et la détermination de l’Association Essaouira-Mogador de fêter et de partager avec le plus grand nombre l’authenticité et la très riche diversité du patrimoine culturel et musical du Maroc.
LNT avec Cdp