Après le rapport accablant sur les sans-abris au Maroc et leur répartition, le HCP a réalisé, toujours à l’occasion de la journée d’habitat, une étude sur les logements au royaume.
Le HCP fait savoir qu’en 2014, le parc national de logements s’élevait à 8.86 millions d’unités d’habitation, dont 6.19 millions en milieu urbain (69.8%) et 2.68 millions en milieu rural (30.2%). Par ailleurs, les logements occupés représentent 79.8% de ce parc, les logements vacants ( 12.2%), et ceux secondaires et saisonniers (8%). Le milieu rural se caractérise par le prédominance des logements occupés, soit 91.3% au lieu de 74.8% en milieu urbain. L’effectif des logements occupés est passé de 53. 671.78 unités en 2004, à 70. 711.18 en 2014, dont la part du milieu urbain est passée de 60.1% à 65.4%.
La tendance de modernisation en accroissement
La répartition des ménages selon le type de logements occupé en milieu urbain montre une augmentation de la part des maisons marocaines modernes de 62,6% en 2004 à 65% en 2014 et celle des appartements de 12,4% à 17,5% et une baisse de celles des maisons traditionnelles de 8,1% à 5,5% et de l’habitat sommaire ou bidonville de 8,2% à 5,2%.
En revanche, la répartition des ménages- selon le type de logements dans le milieu rural -fait apparaitre une tendance à la baisse de la part des logements ruraux de 72,8% en 2004 à 64,0% en 2014 et une augmentation de celle des maisons marocaines modernes de 13,6% à 25,9%.
Selon les régions, la répartition des ménages selon le type de logements en milieu urbain montre que 3 grandes régions se caractérisent par une part des ménages occupant les maisons marocains modernes inférieure à la moyenne nationale. Il s’agit de Casablanca-Settat avec 50,1%, Rabat-Salé-Kénitra avec 60,9% et Marrakech-Safi avec 62,8%. Néanmoins, les deux premières régions disposent des parts les plus élevées en ménages habitants des appartements (30% et 20,5%) et des habitats sommaires ou bidonvilles (9,7% et 8,0%).
Plus d’un million de logements vacants !
Les logements vacants comptent 10.871.46 unités en 2014, dont 90,7% en milieu urbain et 9,3% en milieu rural. l’étude du HCP souligne qu’il y’a une grande dispersion constatée dans le milieu urbain au niveau régional.
La proportion des logements vacants a atteint 24,1% dans la région du Grand Casablanca-Settat, 15,9% dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, 12,7% à Rabat-Salé-Kénitra, 12% à Fès-Meknès, 9,8% à Marrakech-Safi, 8% à Souss-Massa et 7,5% à l’Oriental. Cette proportion n’est que de 4,6% à Béni Mellal-Khénifra, 2,3 % à Draa-Tafilalet et moins de 1,5% dans chacune des régions du Sud.
48,5% des logements vacants en milieu urbain sont des appartements, soit 478124 unités. Les maisons marocaines modernes viennent en second lieu avec 40,9% et les Villas ou étage de villa en troisième position avec 4,4%. Alors que les maisons marocaines traditionnelles ne représentent que 3,3%.
Le nombre des appartements vacants est en nette augmentation en milieu urbain, avec une multiplication par plus de 3 fois, passant de 144397 unités en 2004 à 478124 en 2014. Celui des villas ou étage de villa vacants a été également multiplié par plus de 2 fois pendant la même période, en passant de 16632 à 42942 unités, alors que celui des maisons marocaines modernes n’a progressé que de 61%.
HUIT LOGEMENTS SECONDAIRES SUR DIX SE TROUVENT EN VILLE
En 2014, le Maroc comptait 706121 unités de logements secondaires ou saisonniers, dont 81,4% en milieu urbain et 18,6% en milieu rural.
La répartition de l’ensemble des logements secondaires ou saisonniers selon le type de logements montre une prépondérance de la part des maisons marocaines modernes (46,4% ou 327622 unités), suivie des appartements (35,3% ou 249344) et des villas (4,4% ou 46977). Cependant, l’effectif des appartements secondaires ou saisonniers a été multiplié par 4 fois passant de 62478 en 2004 à 249344 unités en 2014.
Trois régions abritent plus de 55% de logements secondaires ou saisonniers en milieu urbain. Il s’agit de la région du Grand Casablanca-Settat avec 24,4%, de Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 17,6%, de Rabat-Salé-Kénitra avec 13,2%.
En milieu rural, les régions de Souss-Massa, du Grand Casablanca-Settat et de Marrakech-Safi abritent presque 60% des logements secondaires ou saisonniers, avec comme parts 24,9%, 17,9% et 16,8% respectivement.
En milieu urbain, 40,6% des logements sont vieux
20,5% du parc national de logements est âgé de moins de 10 ans, avec 21,2% en milieu urbain et 19,2% en milieu rural. En outre, 19,8% sont âgés de 50 ans et plus, avec 30,5% en milieu rural et 14,2% en milieu urbain. Plus du tiers des logements est âgé de 20 à 50 ans au niveau national avec 40,6% en milieu urbain et 30,8% en milieu rural et presque 43% de logements ont moins de 20 ans.
6 ménages sur 10 ont accès à la propriété du logement
Entre 2004 et 2014, le nombre de ménages urbains propriétaires de leur logement est en augmentation de 57,7% à 61,9% au détriment des locataires de 29,6% à 27,3%.
Les parts des ménages propriétaires de leurs logements dépassant la moyenne nationale se trouvent dans les régions de l’Oriental (68,6%), Béni Mellal-Khénifra (64,9%), Draa-Tafilalet (64,6%), Marrakech-Safi (62,8%),) et Fès-Meknès (62,7%).
Les plus faibles parts sont observées dans les régions du sud, allant de 42,3% à Eddakhla-Oued Eddahab, à 56,1% à Guelmim-Oued Noun. En revanche, les plus importantes parts de ménages locataires se trouvent dans les régions de Dakhla-Oued Ed Dahab (48,6%), Laâyoune-Sakia El Hamra (44,1%), Guelmim-Oued Noun (35,1%), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (31,1%) et Souss-Massa (30%), conclut le HCP.
LNT