Le géant européen de l’automobile, l’allemand Volkswagen, a annoncé vendredi s’attendre à une charge exceptionnelle de 2,5 milliards d’euros au troisième trimestre en raison du rappel plus compliqué que prévu de ses moteurs diesel truqués 2 litres aux Etats-Unis.
Ces nouvelles provisions amputeront d’environ 2,5 milliards d’euros son bénéfice opérationnel au troisième trimestre, indique le groupe dans un communiqué, évoquant le programme de rappel et de mise en conformité de près de 500.000 véhicules aux Etats-Unis, qui s’avère « beaucoup plus long et complexe techniquement » qu’anticipé.
De la sorte, l’ensemble des provisions que Volkswagen a dû passer dans ses comptes au titre du « dieselgate » s’élève désormais à 25,1 milliards d’euros, a confirmé un porte-parole de Volkswagen à l’AFP.
Une grande partie de cette somme concerne déjà les Etats-Unis, où la manipulation à vaste échelle par le groupe de ses moteurs diesel a éclaté au grand jour en septembre 2015 et où le groupe a accepté de plaider coupable devant les autorités.
En Bourse, ces annonces faisaient dévisser le titre Volkswagen en matinée de 2,02% à 135,55 euros à 08H23 GMT.
La nouvelle provision annoncée est « étonnamment élevée », juge Jürgen Pieper, analyste financier chez Metzler Bank, interrogé par l’AFP.
Aux-Etats Unis, Volkswagen a déjà dû débourser plus de 20 milliards de dollars pour réparer ou racheter près de 600.000 voitures incriminées -équipées principalement de moteurs diesel 2 litres et de moteurs 3 litres pour moins de 100.000 d’entre elles- et verser à leurs propriétaires des indemnités.
Au plan judiciaire, Volkswagen, qui redoutait de devoir débourser de nouveaux milliards supplémentaires aux Etats-Unis, a pu respirer début septembre quand un juge de San Francisco (ouest) a débouté l’Etat fédéral du Wyoming qui réclamait à l’allemand de lourdes indemnités pour avoir violé les lois sur l’environnement avec les rejets de ses véhicules diesel.
Volkswagen renvoie à la date du 27 octobre pour la présentation de ses comptes détaillés du troisième trimestre.
Les analystes du fournisseur de services financiers Factset escomptaient jusqu’ici un bénéfice opérationnel Ebit de 4,4 milliards d’euros pour la période de juillet à septembre, en nette hausse sur un an, et un chiffre d’affaires trimestriel de près de 60 milliards d’euros.
En juillet, le groupe avait légèrement relevé sa prévision de recettes pour 2017, après un deuxième trimestre venant confirmer sa vigueur. Il vise pour l’année en cours une hausse de son chiffre d’affaires « de plus de 4% ».
LNT avec Afp