"J'ai été frappé par l'ampleur incroyable de leurs besoins", déclare le Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés après une visite d'un camp de réfugiés Rohingyas au Bangladesh, le 23 septembre 2017 à Kutupalong. © AFP/Archives DOMINIQUE FAGET
Le Bangladesh a besoin d’une aide internationale « massive » pour fournir vivres et abris aux plus de 430.000 Rohingyas qui ont fui la Birmanie ces dernières semaines, a déclaré dimanche le Haut commissaire de l’ONU aux réfugiés.
Filippo Grandi a dit que les défis étaient « immenses » après avoir visité les camps bondés de Cox’s Bazar, dans le sud du Bangladesh.
« J’ai été frappé par l’ampleur incroyable de leurs besoins. Ils ont besoin de tout, ils ont besoin de vivres, ils ont besoin d’eau potable, ils ont besoin d’abris, ils ont besoin de soins sanitaires dignes de ce nom », a-t-il déclaré à la presse.
Selon un dernier bilan de l’ONU, 436.000 membres de cette minorité musulmane apatride ont fui au Bangladesh ces dernières semaines pour échapper à une campagne de répression de l’armée birmane, qualifiée d' »épuration ethnique » par les Nations unies.
M. Grandi a fait état d’une « générosité locale incroyable » mais jugé qu’il fallait désormais « la renforcer par une aide internationale massive, financière et matérielle ».
Le Haut commissaire a ajouté que le flux des arrivées s’était ralenti ces derniers jours mais qu’il était impossible de savoir s’il s’était arrêté.
Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) fournit son « aide technique » pour aider le Bangladesh à enregistrer les Rohingyas, considérés par la Birmanie comme des migrants illégaux, a-t-il également déclaré.
Les autorités bangladaises ne considèrent comme réfugiés qu’une infime partie des 700.000 Rohingyas qui vivent dans des camps près de la frontière avec la Birmanie, les autres étant à leurs yeux des ressortissants birmans sans papiers.
Le Bangladesh ne prévoit pas « pour l’instant » d’accorder le statut de réfugiés aux Rohingyas arrivés récemment, a prévenu Amir Hossain Amu, ministre chargé de la sécurité nationale.
« Nous voulons que les Royinghas retournent sur leurs propres terres ».
Le Bangladesh a commencé à donner des cartes d’identité aux nouveaux arrivants et à enregistrer leurs données biométriques, un processus qui devrait prendre plusieurs mois.
Bon nombre de Rohingyas espèrent pouvoir rentrer en Birmanie. La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi s’est dite « prête » cette semaine à organiser le retour de ceux dont le statut de réfugiés venus de Birmanie aurait été vérifié.
M. Grandi a espéré que l’aide apportée par l’ONU au processus d’enregistrement fournirait à celui-ci « la crédibilité nécessaire, qui est si urgente, pas seulement pour le rapatriement mais aussi pour l’aide ».
LNT avec AFP