Devenue centre de gravité par excellence de l’industrie automobile depuis quelques années déjà, la ville du Détroit, précisément son site Tanger Automotive City, a abrité du 26 au 28 avril la 4ème édition du Salon de la Sous-Traitance sous le thème : ‘‘Ancrage de la Filière Automobile par une accélération du développement de la sous-traitance’’. Ce site de l’exposition a été soigneusement choisi au sein de Tanger Automotive City, en plein développement industrielle avec l’implantation de plus d’une trentaine de sociétés opérant essentiellement dans l’industrie automobile. A 30 minutes de Tanger Free Zone et 2 heures d’Atlantic Free Zone au sein d’une enceinte bâtie, le site est de nature à permettre plus d’échanges entre les opérateurs des différentes plates-formes de construction automobile : TAC, TFZ et AFZ.
Durant les trois jours du salon, pas moins de 4 000 professionnels ont fait le déplacement. En hausse de 25% par rapport à la précédente édition et de 100% par rapport à la première édition (150 participants seulement), ce rendez-vous de la sous-traitance ne cesse d’attirer de plus en plus.
Emanation des travaux des écosystèmes, cette rencontre internationale se veut une plate-forme où sont exposées de manière détaillée les opportunités offertes par le secteur de l’industrie automobile en matière de sous-traitance. Tous les donneurs d’ordres de la filière ont été présents pour des prises de contact directes et ciblées. En plus des Marocains, les participants-exposants sont venus de plusieurs pays sous l’impulsion des contacts établis par l’AMICA et la mise à profit des partenariats avec les différentes chambres de commerces locales : américaine, espagnole, française, belgo-luxembourgeoise, portugaise… et les organisations partenaires telles que la Fédération des Industries des Equipements pour Véhicules – FIEV.
Selon l’AMICA, ce salon favorise les échanges entre constructeurs-équipementiers, de rang 1 et rang 2 d’un côté et leurs sous-traitants de l’autre côté et assurera l’interaction entre les donneurs d’ordres nationaux et étrangers ainsi que le développement de partenariats afin de concrétiser les opportunités d’affaires offertes par la dynamique créée par le développement de la filière.
Pour rappel, les besoins annuels en sous-traitance de la filière automobile sont estimés à plus de 600 millions d’euros pour 2016 et dépasseront le milliard d’euros en 2020.
Pour Tajeddine Bennis, président de la section Industrie de l’AMICA, “compte tenu de l’évolution que connaît l’industrie automobile, davantage d’équipementiers s’installent au Maroc”. Et de poursuivre que le défi pour l’AMICA est d’assurer une évolution continue en termes de création d’emplois, soit passer de 85 000 à 175 000 à l’horizon 2020, contribuer à réussir un taux d’intégration locale qui est passé de 20% en 2012 à 43% en 2016, et une capacité d’assemblage à terme d’un million de véhicule/an. «C’est important pour les industriels de l’automobile de voir des sous-traitants s’installer autour», ajoute-t-il. Et d’affirmer que ce salon reste un espace d’opportunité et d’affaires : «Nous ambitionnons de nouer des partenariats avec d’autres opérateurs et au-delà, le salon cherche des sous-traitants».
Le développement du tissu de sous-traitance autour des différents écosystèmes reste pour les acteurs du secteur un gage pour l’ancrage de la filière automobile au Maroc : « Les synergies avec les autres fédérations industrielles notamment l’industrie aéronautique, électronique, le textile, la métallurgie offrent encore plus d’opportunités de développement ».
Au niveau de l’économie marocaine, le secteur automobile affiche une belle dynamique, dit-on auprès des professionnels. Les exportations ont enregistré un chiffre d’affaire de 60 milliards en 2016 et pourrait atteindre les 100 milliards en 2020. C’est un secteur qui représente l’un des piliers du Plan d’Accélération Industrielle (PAI 2014-2020).
En 2014, les professionnels n’étaient assez ambitieux, indique Tajeddine Bennis qui, en parfait connaisseur du secteur, ses enjeux et les attentes des différents intervenants, appelle à multiplier les efforts pour aller davantage de l’avant.
Côté chiffres, on ambitionne la réalisation d’un chiffre d’affaires de 100 MMDH à l’horizon 2020 et un taux d’intégration locale de 65% en 2020… Là, un troisième constructeur serait certainement le bienvenu.
Hassan Zaatit