C’est désormais la date décidée par le Conseil National de la Lampe, tenu le weekend dernier à Rabat pour la tenue du 8ème congrès national du parti. Du coup, la question de voir Benkirane briguer un troisième mandat à la tête du PJD se pose avec acuité, alors que les statuts du parti prévoient deux mandats uniquement pour le SG.
Politiquement, cette fois-ci, la question se pose également dans le sens où il s’agit de Benkirane, l’enfant terrible et chéri à la fois du parti : une personnalité politique qui continue de faire l’actualité malgré son départ de la chefferie du gouvernement.
En effet et en dépit de sa forte popularité, Benkirane est déclaré ‘‘Persona Non Grata’’ par un certain nombre de décideurs du pays, et son éclipse totale de la vie politique leur ferait certainement plaisir. Un fardeau de moins, dit-on çà et là et sa non-reconduction en tant que Chef de Gouvernement en a enchanté plus d’un parmi eux. Mais ils devront attendre jusqu’au 10 décembre prochain pour être rassurés ou déçus…
En attendant, le n°2 du parti, Slimane Amrani, préfère ne pas aborder cette question, soulignant que ce n’est ni le temps, ni le contexte de l’évoquer. C’est une question qui concerne les affaires internes du parti, sur laquelle les militants vont débattre conformément aux statuts.
Le dernier Conseil National n’en a pas fait écho non plus. C’est dire que le sort de Benkirane reste entre en suspens. Entre les contraintes de l’heure, l’avenir du parti et les défis du leadership, la question de l’utilité de Benkirane pose aujourd’hui plus que jamais pour les Frères de l’Ex-Chef du Gouvernement qui, semble-t-il, ne donne aucunement l’impression d’avoir l’intention de lâcher.
Mais les Othmani, Ramid, Rebbah, El Khalfi, Yatim et autres Hamiddine, tiennent-ils encore à Benkirane ? En pole position aujourd’hui au sein du parti et ailleurs, vont-ils le maintenir ou signer son départ à la retraite ? La question est pendante.
Par contre, Abdelilah Benkirane, en bon jongleur de la politique, n’est pas du genre à se faire éclipser facilement. Alors que faire de lui ? Telle est la grande interrogation. Car la cohésion et l’unité de la Lampe seront sans aucun doute mises à rude épreuve.
Rendez-vous alors le 10 décembre prochain pour un verdict, certes décisif et très attendu par les uns et les autres.
H.Zaatit
Le contexte de la tenue du Conseil National du PJD
Selon le président du Conseil National du PJD, Saâd Eddine El Othmani, cette session extraordinaire, organisée à la demande du Secrétariat Général, prévoit de fixer une date pour la tenue du Congrès National ordinaire du Parti, approuver le nombre de congressistes et des membres du Congrès ainsi que la procédure du choix des délégués, soulignant qu’en cas d’approbation du CN lors de cette session, le comité préparatoire entamera ses travaux pour l’organisation des congrès locaux au niveau provincial en vue de choisir les délégués. Cette session extraordinaire du Parti de la lampe se tient « dans un contexte marqué par de grands enjeux politiques pour la nation d’abord et pour le Parti ensuite’’, a affirmé El Othmani, notant que le parti se doit d’assumer une ‘‘responsabilité historique qui nécessite une grande vigilance, une maturité, une vision futuriste et faire montre d’une grande cohésion’’. Et de souligner que le parti n’a pas d’autre issue que d’œuvrer ensemble à la préservation de l’unité du parti et de sa cohésion.