Des soldats libanais à la sortie de la ville d'Aarsal, le 5 août 2014, près de la frontière syrienne © AFP/Archives -
Cinq kamikazes se sont fait exploser vendredi lors de raids de l’armée dans des camps de réfugiés syriens dans une région de l’est du Liban où sévissent des groupes jihadistes, tuant une fillette et blessant des soldats.
Les attaques ont été menées contre des unités militaires intervenues dans les camps Al-Nour et Al-Qariya dans la région d’Aarsal, frontalière de la Syrie ravagée par la guerre, a indiqué le commandement de l’armée dans un communiqué.
Les opérations militaires à la « recherche de terroristes et d’armes » ont pris fin, selon une source de sécurité.
Une source militaire, interrogée par l’AFP, a affirmé qu’un nombre indéterminé de personnes avaient été arrêtées. « L’objectif de l’opération était d’arrêter un homme recherché et c’est cet homme qui s’est fait exploser en premier ».
« Lors de descentes dans le camp Al-Nour, un kamikaze a fait détoner sa ceinture explosive à l’arrivée d’une unité de l’armée. Trois soldats ont été blessés », selon le commandement militaire. Trois autres kamikazes se sont ensuite fait exploser mais sans faire de blessés.
Une fillette d’un couple de réfugiés syriens a péri dans le camp Al-Nour dans l’une des attaques suicide, a indiqué un nouveau communiqué de l’armée. Selon une source médicale, elle était âgée de deux et demi.
Dans le camp d’Al-Qariya, « l’un des terroristes a fait exploser sa ceinture explosive sans faire de blessés ». Mais quatre soldats ont été blessés par le tir d’une grenade, a-t-il ajouté.
Plus de 1,1 million de Syriens ont fui leur pays pour se réfugier au Liban.
La guerre qui ravage la Syrie depuis mars 2011 déborde sur le Liban où la zone frontalière a été le théâtre d’attentats à la bombe et de multiples affrontements meurtriers entre l’armée et des groupes jihadistes État islamique (EI) et Al-Qaïda.
La ville d’Aarsal est frontalière de la région syrienne de Qalamoun. La frontière poreuse permet aux hommes armés de se déplacer d’un côté à l’autre à travers des passages non officiels.
Le puissant mouvement chiite libanais Hezbollah aide militairement le régime syrien de Bachar al-Assad dans sa guerre contre les rebelles et les jihadistes.
En août 2014, l’EI et Al-Qaïda, des groupes rivaux, ont enlevé une trentaine de soldats et policiers libanais à Aarsal. Seize d’entre eux ont été libérés fin 2015 à l’issue de longues négociations alors que l’EI détient toujours neuf militaires.
Depuis 2014, l’armée mais aussi le Hezbollah attaquent régulièrement ces deux groupes dans la Békaa, où se trouve la région d’Aarsal.
Des fiefs du Hezbollah avaient été en outre visés au Liban par des attentats sanglants revendiqués par l’EI. L’implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie est critiquée par une partie des forces politiques libanaises.
LNT avec AFP