C’était l’appellation choisie pour le programme de développement du Rif. Car après les villes de Tanger, Marrakech, Salé, Tétouan, Rabat, Casablanca et Kénitra, ce fut en 2015 au tour de la province d’Al Hoceima de se doter d’un programme de développement intégré, équilibré et inclusif à même de se hisser au niveau des grandes métropoles.
En effet, samedi 29 octobre 2015, le Souverain était à Tétouan pour le lancement du programme de développement spatial de la province d’Al-Hoceima (2015-2019), baptisé « Al-Hoceima, Manarat Al Moutawassit ».
Devant le Roi, Ilyass El Omari, fraîchement élu président du Conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, avait donné une allocution dans laquelle il avait mis en exergue les grandes lignes de ce programme élaboré conformément aux orientations contenues dans le discours royal prononcé à la suite du séisme ayant frappé, le 24 février 2004, Al Hoceima.
Par la même occasion, le Wali de la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, gouverneur de la préfecture de Tanger-Assilah, Mohamed Yaacoubi avait indiqué que ce programme d’envergure, qui devait mobiliser des investissements de l’ordre de 6,515 MMDH, s’articulait autour de cinq principaux axes, à savoir la mise à niveau territoriale, la promotion de l’environnement social, la protection de l’environnement et la gestion des risques, le renforcement des infrastructures et le développement de l’espace cultuel.
Ainsi, au volet de la mise à niveau territoriale, le programme ciblait les zones rurales (désenclavement des territoires ruraux, plantation de 8.700 ha en arbres fruitiers, valorisation des produits de terroir), le Grand Al-Hoceima (aménagement des entrées de la ville, des principaux axes routiers, des places publiques et des espaces verts), et le littoral (construction d’une marina et aménagement de plateformes panoramiques). Il s’agissait également de la mise en œuvre d’un programme de qualification urbaine complémentaire qui concernait les communes d’Al-Hoceima, Ajdir, Imzouren, Beni Bouayach, Targuist et les centres émergents.
Au volet « Promotion de l’environnement social », le programme de développement spatial de la province d’Al-Hoceima portait sur la construction d’un hôpital régional et d’un centre d’hémodialyse, l’équipement du centre régional d’oncologie, la construction et l’équipement de cinq centres de santé de proximité, ainsi que la mise à niveau et l’équipement des structures de santé existants. Il prévoyait aussi, dans ce cadre, la construction d’établissements d’enseignement scolaire, l’édification d’un grand stade de football, la création d’une piscine olympique et d’une salle couverte aux normes internationales, la construction de deux salles couvertes aux communes d’Ajdir et d’Issaguen, l’aménagement de terrains de sport pour les équipes amateurs, outre la construction d’un musée océanographique, d’un théâtre, d’un conservatoire de musique et d’une maison de culture.
Au sujet du renforcement des infrastructures, ce programme de développement prévoyait notamment l’élargissement et l’aménagement des routes classées, la création d’une station de dessalement de l’eau de mer, l’approvisionnement des communes et douars relevant de la province d’Al Hoceima à partir des barrages d’Asseflou, Bouhouda et Bouassem, le renouvellement et l’extension des réseaux d’eau potable et d’électricité au niveau des villes d’Al Hoceima, Ajdir, Imzzouren, Beni Bouayach, et Targuist.
Des projets certes structurants… néanmoins, trois ans après, Manarat Al Moutawassit n’a pas avancé comme escompté. Aujourd’hui, la population ne cesse de crier à la Hogra. Le Hirak prend une ampleur inquiétante. La déception royale est grande. Mais, qui veille sur la réalisation des projets de développement lancés par le Souverain ? Apparemment, même à ce niveau, les choses ne sont pas prises au sérieux…
H.Z