Le 52e Salon aéronautique du Bourget s’ouvre sous très haute sécurité lundi, sur fond de rivalité permanente entre les géants Airbus et Boeing, actuellement focalisée sur le moyen-courrier, dans un contexte de croissance du trafic aérien dans le monde.
La grand-messe du Bourget sera formellement inaugurée par le président Emmanuel Macron, qui devrait rencontrer l’astronaute Thomas Pesquet tout juste revenu de la Station spatiale internationale.
Le chef de l’Etat visitera un salon placé sous très haute sécurité en raison de la menace terroriste, avec notamment un dispositif aérien composé d’avions de chasse, d’hélicoptères, de missiles sol-air ainsi que des dizaines de « guetteurs ».
« Compte tenu de la sensibilité de cet événement, avec de nombreuses personnalités, beaucoup de public, nous allons renforcer la défense sol-air, les moyens de détection, d’intervention, y compris contre les minidrones », a déclaré le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général André Lanata.
Au total, près de 700 personnes assureront la protection de l’espace aérien au-dessus du Bourget, où des dizaines de démonstrations en vol viendront s’ajouter au trafic déjà très dense de la région parisienne, notamment autour des aéroports de Roissy et Orly.
Le plus grand salon aéronautique du monde attend sous une météo radieuse plus de 350.000 visiteurs du 19 au 25 juin, dont 150.000 professionnels, et 2.370 exposants.
Après les journées professionnelles organisées de lundi jusqu’à jeudi, le grand public pourra, à compter de vendredi, admirer les ballets aériens et les avions disposés sur le « static », c’est-à-dire au sol, avec comme nouveautés cette année l’A321neo et l’A350-1000 d’Airbus, le Boeing 787-10 « Dreamliner » et le 737 Max 9 ou encore l’Antonov 132 D.
Côté militaire, le clou du spectacle sera la première en France du F-35A, l’avion de combat de dernière génération de l’US Air Force, l’armée de l’air américaine, développé par Lockheed Martin, qui effectuera des démonstrations en vol.
Le Rafale de Dassault Aviation volera également.
– Carnets de commandes pleins –
Côté commandes d’avions, cette édition ne devrait pas connaître le faste des années précédentes. 2017 sera « très, très ralentie pour les commandes d’Airbus comme pour l’ensemble de l’industrie », a prévenu le directeur commercial d’Airbus, John Leahy, l’homme aux 15.000 Airbus vendus.
Il y a deux ans, le Salon international de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE) – qui se tient tous les deux ans en alternance avec le salon de Farnborough en Grande-Bretagne – avait enregistré près de 130 milliards de dollars de commandes, principalement des grands avionneurs Airbus et Boeing.
Pour autant, on ne parle pas d’un retournement de marché, et les avionneurs ont devant eux de huit à dix années de production en carnet de commandes.
Dans ce contexte, la priorité de l’industrie va aux livraisons d’avions afin de capter la plus grande part possible de ce marché colossal. Airbus, qui a publié récemment des prévisions de marché à 20 ans en hausse, prévoit un doublement de la flotte d’avions dans le monde d’ici 2036.
Le géant européen estime qu’il faudra produire 35.000 nouveaux appareils d’ici 2036, pour une valeur de 5.300 milliards de dollars. Boeing doit publier les siennes mardi, mais Kevin McAllister, le patron de la branche aviation civile du géant de Seattle, a dit dimanche tabler sur un besoin de 41.000 avions d’ici 20 ans.
Pour satisfaire cette demande et améliorer leur productivité, plusieurs groupes, notamment les équipementiers et motoristes, accélèrent le déploiement de technologies numériques, que beaucoup exposeront durant le salon.
En l’absence de nouveaux programmes d’avion, tous les yeux seront tournés vers Boeing, qui devrait annoncer une nouvelle version de son moyen-courrier, le 737 MAX 10, afin de contrer l’insolente réussite de l’A321neo d’Airbus, la version allongée du best-seller de l’européen.
LNT avec AFP