Les Golden State Warriors, sacrés champions NBA 2017, après leur série victorieuse contre Cleveland, le 12 juin à Oakland © Getty/AFP EZRA SHAW
Dix-sept matches, seize victoires: avec son parcours presque parfait en play-offs qui lui a offert son cinquième titre de champion, Golden State est entré dans l’histoire de la NBA et pourrait y rester longtemps, tant les Warriors survolent la concurrence.
Avant même le coup d’envoi de la finale 2017, Jeff Van Gundy en était déjà persuadé: le règne de Golden State ne fait que commencer.
« Rien ne peut les empêcher de disputer huit à dix finales de suite (…) Avec le talent qu’ils ont amassé, ils sont en position d’établir une dynastie », estimait l’ancien entraîneur des New York Knicks et des Houston Rockets, reconverti consultant TV.
Le déroulement de la finale n’a fait que conforter cette prédiction qui, si elle se réalise, fera des Warriors l’équivalent des plus grandes équipes de l’histoire, les Boston Celtics des années 1960, les Los Angeles Lakers de Magic Johnson et de Kareem Abdul-Jabbar, puis de Kobe Bryant ou les Chicago Bulls de Michael Jordan.
« A mes yeux, ils sont construits pour durer plusieurs années », a confirmé LeBron James.
. Une période dorée en chiffres
Pour la troisième année consécutive, les Warriors ont fini la saison régulière avec le meilleur bilan de NBA et ont disputé la finale avec, à la clef, leur deuxième titre depuis octobre 2014.
Durant les trois dernières saisons, les Warriors ont gagné 207 matches de saison régulière et concédé seulement 39 défaites, soit un taux de victoires incroyable de 84,1%! Ils ont réalisé la meilleure saison régulière de l’histoire en 2015-16 avec 73 victoires en 82 matches, et viennent de boucler les meilleurs play-offs de l’histoire, non seulement de la NBA mais du sport professionnel américain.
Signe de sa supériorité, Golden State est l’équipe la plus prolifique des trois dernières années (115,9 points marqués par match en 2016-17 avec une marge de 11,6 points par victoire).
. Un effectif qui recèle de pépites
Avec Stephen Curry, Kevin Durant, Klay Thompson ou encore Draymond Green, Golden State dispose, comme l’a reconnu LeBron James, d' »une puissance de feu sans égal » dans le Championnat actuel et peut-être même dans l’histoire.
Ils ont entre 27 et 29 ans, approche de l’apogée de leur carrière et ne se voient pas poursuivre leur carrière ailleurs qu’à Golden State. Curry arrive certes en fin de contrat, mais après avoir été sous-payé par rapport aux autres stars de la NBA, il devrait toucher le jackpot cet été avec un contrat de 205 millions sur cinq ans!
. Une « famille » en or
L’atout-maître de Golden State, c’est l’état d’esprit instillé par son entraîneur Steve Kerr, en poste depuis 2014. Son credo se résume en une formule: « Strength in numbers », la force par le nombre et l’altruisme.
« Aucun de nos joueurs ne veut avoir le contrôle exclusif du ballon, ils aiment aussi jouer sans ballon, faire des appels, bouger ou passer, cela correspond totalement à leur caractère », relève Kerr, dont les stars n’ont pas l’égo sur-dimensionné de bien d’autres cadors de la NBA.
Arrivé l’été dernière à Oakland, Durant a été frappé par le message de Kerr: « Quand votre entraîneur, à ce niveau, vous dit qu’il faut jouer avec joie, cela rend tout de suite les choses un petit peu plus facile ».
. Une concurrence plombée
La domination de Golden State est aussi facilitée par les difficultés que traversent des poids-lourds de la NBA, comme les Lakers qui n’ont toujours pas digéré les années Kobe Bryant, les New York Knicks ou encore les Chicago Bulls.
Russell Westbrook et James Harden sont trop seuls respectivement à Oklahoma City et Houston, tandis que San Antonio est en train de tourner la page de son historique « Big Three » (Duncan-Ginobili-Parker) et a besoin d’un renfort pour épauler Kawhi Leonard.
Boston, avec Isaiah Thomas, et Utah, avec Gordon Hayward et Rudy Gobert, ont pris du galon, mais pas assez encore pour inquiéter Golden State. Si bien que seuls Cleveland et LeBron James semblent avoir la carrure pour faire trembler les Warriors qu’ils pourraient retrouver pour une quatrième finale consécutive en juin 2018.
LNT avec Afp