Paris – La finale de Roland-Garros samedi (15h00) compte double pour Simona Halep qui peut décrocher son premier trophée majeur et s’emparer de la première place mondiale. Mais il faudra contrer la puissance de la Lettone Jelena Ostapenko, une jeune première en pleine confiance.
Autant la présence de Halep, 4e mondiale et finaliste de l’édition 2014, était prévisible, autant celle d’Ostapenko, 47e, a tout d’une surprise.
A 20 ans, depuis jeudi, la tornade de Riga a déjoué les pronostics dans un tournoi très ouvert en l’absence de Serena Williams, enceinte, et de Maria Sharapova, privée d’invitation.
Jamais titrée, elle tentera d’imiter le Brésilien Gustavo Kuerten lauréat de son premier trophée à Paris en 1997… le jour de sa naissance (8 juin). Ostapenko a pour point commun avec « Guga » (66e à l’époque) de ne pas être tête de série. En finale dames, cela n’était plus arrivé depuis la Yougoslave Mima Jausovec en 1983.
Il faut remonter à 1933 pour voir une non-tête de série être sacrée porte d’Auteuil : la Britannique Margaret Scriven.
Halep a pris sa revanche contre l’Ukrainienne, 6e mondiale, lors d’une « finale avant la lettre » en quarts après avoir été menée 3-6, 1-5 et sauvé une balle de match (3-6, 7-6 (8/6), 6-0). Elle a confirmé en parant la force de frappe de la N.3 mondiale, Karolina Pliskova. Halep, elle, y retourne trois ans après sa défaite contre la Russe Sharapova. C’est la récompense de son excellente préparation et d’une mise au point salvatrice de son coach Darren Cahill. L’Australien, qui avait entraîné Lleyton Hewitt et Andre Agassi, avait fait une pause, non content de l’attitude « négative » de sa protégée à Miami fin mars. Depuis son retour, début mai à Madrid, la joueuse de Constanta, 25 ans, n’a subi qu’une défaite en 17 matches. C’était contre Elina Svitolina, en finale du tournoi de Rome, mais elle était diminuée (cheville).
– Halep veut imiter Ruzici –
Contre Ostapenko, elle s’attend au même type d’opposition que face à la grande Tchèque (1,86 m). « On ne sait jamais à quoi s’attendre avec Ostapenko. Elle frappe vraiment très fort », a souligné la « petite » Halep (1,67 m), qui rêve de devenir la deuxième Roumaine à triompher sur la terre battue parisienne après son manager, Virginia Ruzici, en 1978.
La 4e mondiale, qui avait subi une réduction mammaire au début de sa carrière, a pour elle son expérience, son jeu de jambes et sa combativité à l’image d’une Arantxa Sanchez dans les années 90.
Plus grande (1,77 m), la Lettone tente d’abréger les points avec des frappes lourdes autant en coup droit, qu’elle a « beaucoup travaillé », qu’avec son excellent revers à deux mains. « Il faudra que je joue mon jeu tout en restant agressive. Ce sera difficile mais je me sens prête », a expliqué la lauréate de Wimbledon junior, en 2014, après avoir avoir reçu par téléphone les félicitations du président letton, Raimonds Vējonis.
– Ostapenko a « canalisé ses émotions » –
« Elle a énormément de potentiel. Elle a aussi mieux réussi à canaliser ses émotions, parce que dans le passé, elle n’était pas aussi bien cadrée dans la tête. Cela pouvait aller dans tous les sens », a dit la Suissesse à propos de la Lettone, avec qui elle avait joué en double à Pékin l’an passé. Jusqu’ici, elle n’a pas croisé de membre du top 10 mais elle s’est offert une ancienne finaliste (2010), l’Australienne Samantha Stosur (huitièmes), une ex-N.1 mondiale, la Danoise Caroline Wozniacki (quarts) et la Suissesse Timea Bacsinszky qui disputait sa deuxième demi-finale parisienne.
Halep et Ostapenko s’affronteront pour la première fois samedi. « Elle est bien plus jeune que moi et n’a rien à perdre. Mais j’ai déjà été dans cette position et je n’avais pas été loin de gagner (en 2014) », rappelle Halep, qui part avec l’étiquette de favori.
LNT avec AFP