La cité antique de Palmyre, en Syrie, le 3 mars 2017 © AFP/Archives STRINGER
L’armée syrienne est parvenue à reprendre pour la première fois depuis 2014 l’autoroute reliant Damas à la cité antique de Palmyre, après avoir chassé grâce au soutien russe le groupe Etat islamique (EI) d’une large zone désertique, rapporte une ONG.
La ville millénaire, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et située en plein désert syrien, était accessible depuis mars à partir de Homs, troisième ville de Syrie (150 km plus à l’ouest).
Mais depuis jeudi soir, il est possible de s’y rendre de nouveau à partir de la capitale syrienne.
« L’armée a repris l’autoroute reliant Palmyre à Damas », située à 240 km au sud-ouest, a affirmé vendredi à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les troupes syriennes, appuyées par l’aviation russe, ont réussi à « chasser les combattants de l’EI d’une zone désertique de plus de 1.000 km2 », explique-t-il. « Les jihadistes se sont retirés face à l’intensité des frappes russe ».
L’offensive pour reprendre ce dernier tronçon entre les deux villes avait commencé il y a une semaine, d’après l’OSDH.
Palmyre avait été conquise par l’EI en mai 2015, puis reprise par le régime en mars 2016 avant de retomber dans les mains des jihadistes neuf mois plus tard. Et en mars, l’organisation jihadiste la plus redoutée du monde a de nouveau été chassée de l’oasis.
La désert, qui représente près de la moitié du territoire syrien soit près de 90.000 km2, est devenu depuis le début du mois le principal champ de bataille de la guerre.
L’EI, qui en avait conquis en 2014 la quasi-totalité, a perdu ces derniers mois de larges territoires dans cette zone.
Dans le désert, l’armée syrienne progresse face aux jihadistes mais aussi face à des groupes rebelles soutenus par les États-Unis.
La semaine dernière, des avions américains ont bombardé des forces pro-régime qui avançaient vers Al-Tanaf, ville frontalière de l’Irak, où des forces spéciales américaines entraînent des combattants locaux contre les jihadistes. Les frappes avaient fait huit morts parmi les miliciens prorégime.
La progression des troupes loyalistes augmente le risque d’affrontements avec les forces de la coalition dirigée par les États-Unis, alors que les négociations internationales pour un règlement du conflit n’avancent guère.
Déclenchée il y a six ans, la guerre en Syrie, devenue complexe avec ses multiples acteurs et alliances, a fait 320.000 morts et des millions de déplacés.
LNT avec Afp