Nous sommes à Ain Beni Mathar, dans la région de Jerada, l’une des plus anciennes villes minières du Royaume. Celle localité a connu l’installation de la première centrale thermique de production électrique. Ce site reste, comme la centrale de Tahaddart à Asilah, le seul de l’ONEE qui continue à utiliser le fuel à gaz naturel. Pour rappel, Jerada, sa mine notamment, était connue fut un temps comme étant le fief des syndicalistes marocains. Aujourd’hui, la mine de Jerada n’existe plus. Celle de Touissite est engloutie dans un océan de problématiques financières et organisationnelles.
Un peu plus loin, vers Féguig et Bouàarfa, à 81 km d’Oujda et à exactement 36 km de la frontière algérienne, se trouve Ain Beni Mathar. Ce patelin est agricole par excellence. L’élevage est la principale activité. L’agriculture vivrière domine. Ici, l’aridité est inquiétante. Le phénomène du nomadisme bat son plein. Les nomades, avec leurs tentes et troupeaux, envahissent les réserves naturelles longeant les montagnes se trouvant entre Tisli et Figuig.
Les 23 et 24 mai, Ain Beni Mathar a abrité la 12ème étape du Village Itinérant de l’ONCA (Office National du Conseil National). Pendant deux jours, les participants ont débattu de différentes problématiques qui inquiètent les Fellahs de la région.
Mme Fatiha Berrima, DG de l’ONCA, souligne que ce village, qui est désormais un canal de proximité, vise à mettre à la disposition des acteurs agricoles les connaissances, outils et moyens nécessaires à une agriculture performante, rentable et durable, des objectifs en phase avec le Plan Maroc Vert. Et de poursuivre que l’ONCA, qui se veut un partenaire privilégié de l’exploitant agricole, aspire à participer activement au développement agricole, à travers des opérations de conseil ciblé, ainsi qu’un encadrement et un accompagnement appropriés des agriculteurs. Ce qui doit se traduire par des retombées socio-économiques positives pour les populations ciblées.
Pour les différents Fellahs, les petits éleveurs en majorité, les prix des aliments pour le bétail constituent une inquiétude sérieuse. Idem pour la commercialisation de leurs produits du terroir. Les agriculteurs entendent parler des subventions et des aides financières de l’Etat, mais ils n’arrivent toujours pas à en bénéficier. On s’interroge sur les canaux légaux permettant de bénéficier des subventions de l’Etat. La partie concernant la santé du bétail et les mesures sanitaires préventives sont autant de questions auxquelles les Fellahs attendent des réponses de la part des responsables de l’ONSA, dans le grand espoir de protéger leur bétail des différentes maladies.
Pour cette 12ème édition du Village Itinérant de l’ONCA, environ 400 participants, dont 300 agriculteurs de la région, ont pris part à l’événement.
Outil de sensibilisation des agriculteurs des zones ciblées, ce village est l’occasion de partager avec eux l’expérience et le savoir-faire des différents partenaires impliqués dans le secteur agricole. Ce qui en fait une plateforme de messages de sensibilisation à caractère technique et managérial dans un souci de développement durable de l’agriculture, dit-on auprès de l’ONCA. Pour l’office, la mise en œuvre de ce village, qui constitue désormais un rendez-vous régional ancré dans les territoires, consacre l’un des principes d’intervention de l’ONCA, à savoir la proximité avec les acteurs, et fait également partie de sa mission d’appui-conseil, encadrement et accompagnement.
Dans les coulisses, les Fellahs de la région s’attendent à un soutien continu des responsables en vue de venir à bout des différentes difficultés qui guettent leur agriculture. En premier lieu : l’eau.
Hassan Zaatit
Encadré :
Le village itinérant de conseil agricole en chiffres
Orienté innovation, modernité et technologies agricoles, le village itinérant de l’ONCA, durant ses onze précédentes étapes, a réalisé ce qui suit :
– 3058 agriculteurs bénéficiaires ;
– Environ 97 conseillers agricoles mobilisés pour l’animation technique du village ;
– 85 thématiques techniques de conseil agricole ;
– 66 voyages encadrés au profit des agriculteurs provenant des différentes régions du Royaume.