Bank Al-Maghrib a organisé la deuxième édition des journées internationales de Macroéconomie et de Finance, JIMF, à Marrakech les 15 et 16 mai en collaboration avec l’Université Cadi Ayyad de Marrakech et le Centre Bernoulli de l’Université de Bâle. La première édition de ce cycle de conférence s’était tenue en mai 2016.
Le thème de cette année collait à l’actualité de la banque centrale qui prépare pour début juillet la mise en place de la réforme du régime de change et portait sur le thème de la « Flexibilisation du régime de change, ciblage de l’inflation et libéralisation du compte capital ».
En effet, la conférence a porté sur les expériences internationales en matière de transition vers un régime de change flexible et sur les principaux enjeux et perspectives du chantier de flexibilisation du régime de change au Maroc.
Elle visait à créer un échange productif entre les chercheurs et les décideurs autour de la thématique choisie avec la participation d’éminents conférenciers et invités dont des banquiers centraux, décideurs publics, experts d’institutions internationales ainsi que des chercheurs universitaires.
Lors de la séance inaugurale, M. Abderrahim BOUAZZA, Directeur Général de Bank Al-Maghrib a présenté cet événement sous ses deux facettes.
La première, durant la journée du lundi, a été consacrée, d’une part, à l’apport d’intervenants étrangers pour un partage d’expériences et, d’autre part, à l’exposé du projet même de la réforme marocaine.
La seconde journée s’est surtout intéressée, grâce à l’apport de plus de 16 chercheurs de différentes nationalités au thème : « Macroéconomie, Nouvelles Approches théoriques et empiriques ». Bank Al-Maghrib veut ainsi encourager et promouvoir par une large communication, la recherche scientifique dans les domaines économique et financier au Maroc.
En effet, BAM devenue totalement indépendante, s’est attelée à se conformer aux meilleures pratiques des banques centrales les plus prestigieuses. Elle a entrepris, entre autres, de consolider ses capacités analytiques de simulation macroéconomique afin de prendre des décisions de politique monétaire très fines pour une stabilité financière optimale.
Le Maroc étant définitivement une économie ouverte, avec des fondamentaux solides qui se traduisent notamment par une maîtrise des déficits budgétaire et de son compte courant, est aujourd’hui prêt à opter pour une libération graduelle des changes. D’autant que l’ambition de doter notre pays d’une place financière internationale ouverte sur l’Afrique se concrétise. De plus, la crise économique et financière de 2007-2008 a démontré que la résilience d’une économie ne la met pas à l’abri des chocs extérieurs comme par exemple la hausse des prix des matières premières ou tout autre choc monétaire.
C’est pourquoi le Maroc se doit de franchir le pas de la réforme du régime de change pour évoluer d’un régime de change fixe vers le flottant.
Certes, le FMI a accompagné BAM dans la définition et l’élaboration des pré-requis depuis plus de deux ans et continuera de l’appuyer dans la première étape de la mise en application de cette réforme pour ne courir aucun risque de retour en arrière.
Et même si le flottement du dirham est une recommandation du FMI dans le cadre de l’octroi au Maroc d’un ligne de soutien de taille, la LPL, le Royaume, en franchissant ce grand pas en avant, oriente son économie vers plus de compétitivité et un meilleur équilibre de la balance commerciale.
D’ailleurs les expériences étrangères exposées qui se rapprochent du projet marocain comme celle de l’Ukraine ou encore de la Macédoine sont très encourageantes …
Nous ne manquerons pas de revenir prochainement sur ces deux journées et les analyses hautement pertinentes qu’elles ont produit.
Afifa Dassouli