M. Abdelmajid Iraqui Houssaini, président du directoire de TAQA Morocco
Ce n’est pas vraiment le rôle d’un journaliste que de faire des recommandations boursières. Les analystes financiers, dont c’est le métier, sont certainement plus crédibles en la matière.
Par ailleurs, sur le marché boursier casablancais, il n’est pas facile de trouver des valeurs à recommander sur le moyen, voire long terme. En effet, du fait de l’illiquidité du marché et son manque d’efficience, toute analyse se heurte à ces défauts majeurs et opposés au bon fonctionnement d’une place.
Toutefois certaines valeurs, rares au demeurant, font exception. Et TAQA est l’une d’entre elles.
En effet, ceux qui ont avoir assisté à la conférence de presse de présentation des résultats 2016 de la société cotée, reconnaissent à cette société cotée en bourse des fondamentaux solides qui, plus est, n’ont cessé de s’améliorer depuis son introduction à la cote en 2013.
C’est ainsi que les indicateurs boursiers de la valeur TAQA, en ligne avec le développement de son activité et sa rentabilité, ont eu une progression continue qui dépasse pour chaque année les prévisions du business plan de son offre publique de vente de 2013.
En effet, le bénéfice par action, indicateur boursier à la base de l’évaluation du rendement financier d’une valeur cotée, donc déterminant en matière de sélection des actions en bourse, a connu une excellente progression sur les quatre dernières années. Il est passé de 16,8 à 41,5 dirhams, se multipliant par 3 entre 2013 et 2016. Et il avait donné le ton dès 2014 en doublant à 33,9 dhs pour afficher 40,9 dhs en 2015.
Le second indicateur de rendement est le « Return on Equity » ROE, lequel indique le taux de rendement boursier de l’action. Lui aussi a réalisé une croissance entre 2013 et 2016, passant de 5,7% en 2013 à respectivement 14,9%, 17,1% et 16,4% les trois années suivantes.
Il faut faire le constat que ce ROE, après avoir flambé l’année qui a suivi la cotation de TAQA, continue à afficher un niveau exceptionnel voir hors norme.
Si ces deux fondamentaux satisfont les détenteurs d’actions TAQA, le Price Earning Ratio ( PER) est un outil d’acquisition d’une valeur cotée, qui indique le rapport entre le cours boursier et le bénéfice futur de l’action.
C’est un critère d’évaluation de la cherté de l’action : plus il est élevé, plus celle-ci est considérée comme chère.
Et pour cause, en ce qui concerne TAQA son PER n’a cessé de baisser en 4 ans passant de 27,1 à 12,6 en 2014, il se situe aujourd’hui à 18,8 quand celui du marché frôle les 22.
Ce qui signifie que par rapport à la rentabilité intrinsèque de TAQA, sa valorisation boursière a encore du potentiel d’augmentation.
Mais ces trois indicateurs boursiers restent un peu valorisés dans le choix immédiat en bourse d’une valeur, surtout sur un marché illiquide.
Ce qui compte principalement et prioritairement, c’est le rendement du dividende surtout quand les cours boursiers se comportent de façon inégale. Car le dividende par action découle certes des résultats de la société cotée mais aussi et surtout de sa politique de distribution.
Or, il se trouve que TAQA est une société qui, non seulement, réalise des résultats croissants et de façon récurrente, mais de plus, elle distribue la quasi totalité de ses résultats nets. C’est un véritable tiroir caisse pour le bonheur de ses détenteurs qui ne sont malheureusement pas des petits porteurs qui tirent bon profit de leur épargne, mais plutôt des institutionnels qui gardent pour cette raison particulière TAQA en fonds de portefeuille.
Le dividende par action de TAQA a grimpé de 22 dhs en 2014 à 37 dhs en 2016, soit plus 68%. Inutile de préciser qu’avec toutes ces qualités boursières, la valeur TAQA est très illiquide sur le marché boursier voire même introuvable.
Et pour cause ! Le taux de rendement de son dividende ( dividend yield) est de 4,5% quand les taux d’intérêts des bons du trésor pour le moyen terme, tournent autour de 3%.
A ce niveau de rendement, la performance boursière du cours de TAQA, en devient presque subsidiaire. Pourtant son cours en bourse a quand même doublé en quatre ans, passant de 400 dhs, prix de son introduction, à 780 dirhams aujourd’hui… Comme en toute chose, à la Bourse de Casablanca, les bonnes valeurs sont rares…
Afifa Dassouli
Encadré :
Les chiffres marquants de TAQA en 2016
-Un taux de disponibilité global de 92,5% comparable à 2015.
-Un taux de disponibilité des unités 1 à 4 en amélioration à 93,1% contre 91,1% en 2015, compte tenu de la révision majeure de l’unité 1 et de l’arrêt planifié pour inspection de l’unité 3 en application du plan de maintenance,
-Un taux de disponibilité des unités 5 et 6 de 91,3% contre 95,2% en 2015, suite à la réalisation de la révision mineure de l’unité 5 en application du plan de maintenance…
TAQA MOROCCO affiche des réalisations financières pour 2016 supérieures à son business Plan dont :
– Un Chiffre d’affaires consolidé en baisse de 9,4% à 8 049 millions de dirhams impacté par la diminution de 14% des cours du charbon à l’international ainsi que par la révision mineure de l’unité 5.
– Un EBE (Excédent Brut d’Exploitation) en repli de 2,7% à 3 508 Mdhs pour une marge d’EBITDA qui s’améliore à 43,6% contre 40,6% en 2015.
– Un Résultat d’Exploitation qui perd 3,4% à 2 576 MDHS alors que la marge opérationnelle gagne 2 points, à 32%, comparativement à fin 2015, grâce à la poursuite de la politique de maîtrise des coûts.
– Un Résultat Financier qui atténue son déficit, à -709 Mdhs contre -748 Mdhs en 2015, suite principalement à l’impact de la renégociation à la baisse des taux d’intérêts bancaires et à l’optimisation des placements des excédents de trésorerie.
– Un Résultat Net consolidé qui ressort en quasi-stagnation (+0,5%) à 1 298 millions de dirhams. Par conséquent, la marge nette s’établit à 16,1% contre 14,5% au 31/12/2015.
– Un RNPG qui se hisse de 1,3% à 978 MDHS.
-Une solvabilité du groupe qui affiche un ratio DN/EBE de 3,1x contre 3,3x en 2015.
A.D